Le pouls de la jeunesse juive française se prend aussi sur les campus. LPH a interrogé le Président de l’UEJF, Sacha Ghozlan, qui a pris ses fonctions le mois dernier. Il nous renseigne sur l’UEJF et Israël ainsi que sur l’état d’esprit des étudiants vis-à-vis d’Israël.
Le P’tit Hebdo: Quelle relation l’UEJF entretient-elle avec Israël?
Sacha Ghozlan: L’UEJF est une organisation sioniste. Cela signifie que nous sommes convaincus que le peuple juif a le droit d’avoir un Etat, une terre, en l’occurrence celle de ses ancêtres. Israël est au cœur de nos engagements, de nos préoccupations quotidiennes sur les campus.
Lph: Comment cet engagement se traduit-il?
S.G.: Nous organisons sur les campus des conférences thématiques qui s’adressent à tous les étudiants. Nous faisons venir des délégations israéliennes en France, que ce soient des personnalités, des étudiants ou des sportifs. Nous tenons à montrer aux étudiants juifs et non-juifs, la diversité de la société israélienne. Nous avons pour objectif de mieux faire connaitre, afin de mieux faire comprendre Israël. Ainsi, nous menons aussi beaucoup d’actions pour contrer le BDS et tout ce qui menace Israël, dans les sphères étudiantes. Nous organisons des voyages en Israël avec les leaders d’associations de quartiers, dont la majorité sont musulmans.
Lph: Votre action comporte-t-elle une dimension politique?
S.G.: Notre action est éminemment politique! Nous combattons l’extrême-gauche antisioniste et tous les courants politiques du même acabit.
En revanche, nous ne prenons pas position sur la politique du gouvernement israélien. D’ailleurs au sein de l’UEJF toutes les sensibilités sont présentes. Ce que nous mettons en avant, c’est qu’Israël est la seule démocratie du Proche-Orient et qu’il défend exactement les mêmes valeurs que celles prônées par la France. A ce titre, il doit être soutenu.
Lph: Parle-t-on beaucoup d’alya dans le milieu étudiant juif en France?
S.G.: Le sujet est évidemment présent pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’Israël exerce une attraction naturelle sur les jeunes juifs, qui ont, pour beaucoup, fréquenté les écoles juives. Ensuite, en raison d’une crainte forte de l’antisémitisme en France. Mais, il faut bien reconnaitre que depuis les attentats de Paris et de Nice, les Juifs de France se sentent moins seuls dans leurs craintes. De ce fait, on parle moins d’alya qu’avant.
Ceci étant, la communauté étudiante d’aujourd’hui se caractérise par une forte mobilité. Une année d’études à l’étranger est fortement valorisée dans un cursus universitaire. Pour beaucoup Israël est une option très sérieuse.
Lph: Quel rôle joue l’UEJF au regard de l’alya des étudiants?
S.G.: Je ne possède pas de statistiques, mais je pense que l’alya des étudiants est un phénomène qui se perçoit au terme de cycles d’études. Il est rare qu’un étudiant décide de faire son alya sans avoir fini sa licence ou son master. L’alya est un sujet qui nous concerne. L’UEJF travaille avec l’Agence Juive pour fournir toutes les informations nécessaires aux étudiants qui souhaitent partir.
Pour ceux qui n’ont pas ce projet, nous leur disons que notre avenir se construit dans l’engagement. Ce n’est pas simple, mais c’est stimulant! Nous, étudiants juifs de France, nous avons un rôle de médiateur entre la France et Israël.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay