Beaucoup de mamans ont déjà entendu leur enfant chanter avec entrain « Banou ‘Hochekh’ Légarèch, Béyadénou Or Vaèch » : “nous sommes venus chasser l’obscurité, nous avons de la lumière et du feu”. Pour moi et mes enfants, le moment préféré de ce chant étant le refrain « Soura ‘Hochekh’ Halea Ch’hor » : “écarte-toi obscurité, va-t’en le noir !” ; refrain accompagné d’un grand tapage de pied festif…
H’anouka est la fête des lumières où nous commémorons le miracle de la petite fiole d’huile pure qui a suffi pour que les lumières de la Menora du Beit Hamikdach, du Temple, puissent brûler durant 8 jours, le temps de refaire les stocks d’huile d’olive propre à ce service divin. C’est aussi la victoire des faibles contre les forts, des “peu nombreux” contre les nombreux, des purs contre les impurs, des méchants contre les justes… ou plus simplement : de la lumière contre les ténèbres.
A plusieurs occasions, notamment lors d’un discours prononcé devant l’assemblée des Nations Unies en 2011, Benjamin Netanyahou a rappelé le conseil qui lui avait été prodigué par le Rabbi de Loubavitch en 1984, lorsqu’il avait justement été nommé représentant d’Israël à cette même assemblée : « Vous allez entrer dans une maison pleine de mensonges, où les ténèbres règnent. Rappelez-vous que dans une salle où l’obscurité règne, si vous allumez une petite bougie, sa lumière, précieuse, sera vue de loin par chacun. » Dans le cas de Benjamin Netanyahou, il était question de faire briller la Vérité parmi les mensonges émis aux Nations Unies. Le conseil du Rabbi de Loubavitch était similaire à celui d’un autre juif. Il s’agit d’A.D. Gordon, le fondateur du Hapoel Hatsa’ir : «Il n’y aura pas de victoire de la lumière contre les ténèbres tant que nous n’aurons pas compris cette simple vérité : au lieu d’essayer de combattre les ténèbres, nous devons accroître la lumière». C’est-à-dire que la meilleure façon de vaincre les mensonges, de vaincre les ténèbres, c’est de propager la vérité, la lumière.
Les ténèbres peuvent être tous ceux qui veulent la perte de notre Peuple, les mensonges, l’impureté ou encore – lehavdil – Dark Vador et Voldemort : dans tous les cas, renforcer la lumière sera la meilleure façon de les vaincre.
Parfois ces « ténèbres » sont moins évidentes à voir, plus proches de nous… Il nous arrive de voir noir avec nos enfants. Cela peut être le cas lorsque ces charmants bambins à tête d’ange ont réussi à nous décourager. Parfois ce sont eux aussi qui broient du noir lorsqu’ils reviennent déçus de l’école ou de l’entraînement de foot, que leur meilleure amie ne le soit plus ou que « le monde est trop injuste »… D’autres fois, malheureusement, ce sont des adultes qui ont caché le soleil qui devrait naturellement briller sur un enfant, à force de réprimandes ou en lui ayant apposé une « étiquette » de chahuteur, bon à rien…
Dans ces cas, il est bon de se rappeler de la luminosité qu’a la flamme d’une bougie, même unique, dans une pièce sombre.
Et de rechercher chez la personne en face de nous, que ce soit un adulte ou a fortiori un enfant ou un élève, une chose positive, une qualité, une force – et de la lui dire.
La lumière qui se répandra en lui – pour autant qu’il sente que notre compliment est réel et vient du fond du cœur- sera palpable. Plus encore, un point de lumière attire l’œil (ceci est particulièrement vrai, et potentiellement dangereux, lorsque l’on conduit de nuit sur des routes mal éclairées… je parle par expérience). Non, non, pas « l’œil » dont on a peur ! Le regard ! Dès qu’une qualité a été mise en évidence chez un individu, il est beaucoup plus aisé d’en trouver d’autres. Ce cercle magique a des effets sur la personne concernée et celles qui l’entourent.
En cette fête des lumières, dont le nom ‘H’anouka vient de la racine HaNoKh, qui signifie en hébreu consacrer (la consécration du Temple) mais aussi éduquer : allumons ces petites flammes pour en faire une grande lumière.
Nathalie Loewenberg
En coopération avec Cheela.org