Pour les Maîtres du Zohar, le Michkan, le petit Sanctuaire du désert, n’est pas uniquement le lieu de la Présence divine sur terre. Il est aussi le reflet de la perfection que chaque être humain doit atteindre. Le texte de la parachat Trouma nous dit : « Ils me feront un Temple et Je (D.ieu) résiderai parmi eux (les êtres humains) ». Alors que s’il ne s’agissait que du sanctuaire ce texte aurait dû finir par les mots «dans lui (le Sanctuaire) ».
Ce Michkan était composé de divers éléments. La Torah nous décrit, en premier lieu, le Aron, l’Arche sainte à l’intérieur de laquelle était déposée la Torah. Le second élément est le Choul’hane, la Table sur laquelle on plaçait, chaque chabbat, douze pains, consommés, la semaine suivante par les Cohanim. Vient ensuite, la description de la Ménora, le Candélabre, dont la lumière brillait chaque nuit. Un peu plus loin, les versets nous décriront l’Autel des sacrifices.
Cette description renvoie aussi à une construction intérieure qui doit donc, elle aussi, débuter par l’Arche sainte. Deux détails relatifs à cette Arche sont à retenir. Le premier d’entre eux est le fait que le rouleau de la Torah n’était pas posé à découvert mais caché à l’intérieur de l’Arche. Chaque Juif doit être conscient qu’il possède au fond de lui un trésor infini qui est la Sagesse de D.ieu. Ce potentiel spirituel et intellectuel n’est pas une donnée immédiate de sa conscience. Il ne peut être révélé au grand jour que par un effort constant dans l’étude de la Torah. C’est là, un des premiers messages que nous livre la parachat Térouma quant à la « construction de notre identité juive ».
AU DELA DES CONTINGENCES DU MONDE
L’Arche était entreposée dans le Kodech hakodachim, le lieu le plus saint de ce Sanctuaire. A son propos, le Talmud nous fournit une précision étonnante qui bouleverse la logique la plus rigoureuse : l’Arche occupait ce lieu sans qu’elle ne prenne réellement de place. Ce phénomène nous enseigne un élément essentiel dans notre perception de la Torah. Son étude est certes, déterminante pour comprendre la sagesse de D.ieu mais nous devons constamment être conscients que la Torah transcende les contingences du monde. Comme l’Arche qui était à la fois dans les limites du monde tout en les dépassant.
QUELLES SONT LES PRIORITES
Dès lors, on peut comprendre pourquoi la Torah évoque l’Arche sainte avant la Table des pains qui symbolise le monde. Celui-ci n’est pas un obstacle à l’épanouissement de notre spiritualité. C’est au contraire un tremplin.
Le message est clair : nous devons pleinement nous impliquer dans ce qui se passe dans le monde et le transformer. D.ieu a chargé le premier homme de ‘’cultiver le Jardin d’Eden’’. En effet, la finalité de notre venue sur terre est de transformer la société et de faire le bien autour de nous. Il est notoire qu’existe malheureusement en Israël une grande disparité sociale. Une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et 1/3 des enfants n’ont pas de quoi manger. Ces chiffres concernent des familles où les deux parents travaillent. Nous ne pouvons rester insensibles devant ces chiffres catastrophiques.
Chacun d’entre nous se doit de réagir concrètement. C’est le devoir d’un Rav d’alerter la communauté. Au-delà des discours moralisateurs ou lénifiants, il est grand temps de sonner l’alarme et de dire : « retroussons nos manches…allons à la rencontre de ceux qui sont dans le besoin… »
C’est la raison pour laquelle, j’ai rejoint de façon active un groupe de volontaires (Hasdei Abraham) qui distribuent chaque semaine à Kiryat Sharet des colis alimentaires bien achalandés. Cette association a également mis sur pied des actions concrètes pour la réinsertion sociale et le retour sur le marché du travail.
Faites-en de même. Téléphonez nous au 0542399791
RAV YAACOV SPITEZKI
SHORASHIM
Le centre pour les étudiants francophones
Université Hébraïque de Jérusalem