Comment expliquer à des enfants de 9, 7 et 4 ans le décès d’un proche? Mon père va bientôt nous quitter. Mes enfants (surtout mon fils de 7 ans) sont proches de lui. Comment trouver les bons mots? Comment aborder le thème de la mort, de l’absence à jamais? Merci beaucoup.
Chère maman, rien est plus difficile que de trouver les mots pour expliquer à un enfant la disparition d’un proche. C’est un sujet que l’on ne choisit pas . Et suite à un grand choc émotionnel comme celui-là, on a pas très envie d’en parler, on n’a pas les mots appropriés.
Nous sommes déjà affectés en tant qu’adultes ce qui fait que parfois, nous pouvons repousser les explications ou pire, les fuir.
Les enfants commencent très tôt à s’interroger sur la mort (vers 4/5 ans) à l’âge où ils adorent vous poser des questions existentielles du type “pourquoi la terre est ronde” ou “pourquoi nous ne pouvons pas voir dans le noir”. Toutes ces questions imprévisibles qui nous font réaliser que nos petits grandissent et que nous, nous n’avons pas toujours les réponses au bon moment .
La mort du chien de famille, ou du chat de la voisine peuvent éveiller la curiosité de l’enfant sur le sujet de la vie et de la mort . Un dessin animé ou un extrait du journal télévisé aussi .
D’ailleurs, je me souviens avoir eu une recrudescence de parents qui m’ont demandé conseil juste après la sortie au cinéma du dessin-animé COCO de Disney il y a environ deux ans.
La mort, le deuil, le chagrin sont des étapes de la vie dont ne doivent être exclus ni les enfants ni les ados, ni même les bébés, qui, s’ils ne comprennent bien sûr pas les mots, savent percevoir une émotion.
Lorsqu’un proche souffre d’une maladie dont l’issue est fatale, il vaut mieux en parler au plus tôt avec l’enfant. En lui expliquant, par exemple, que son grand-père a telle maladie – qu’on nommera par son vrai nom par exemple, “cancer” et que pour cette raison, il va souvent à l’hôpital, ne joue plus avec lui comme avant, dit parfois des choses bizarres (Alzheimer) ou change physiquement. Mais qu’il aime toujours autant son petit-fils (ou sa petite-fille), même s’il est différent et plus faible qu’avant.
Je vous conseille vivement de préparer peu à peu vos enfants au fait que leur grand-père ne guérira pas et qu’il va mourir: cela évitera la brutalité d’une annonce qui restera difficile et, surtout, l’enfant n’aura pas l’impression d’avoir été trahi et une véritable relation de confiance sera établie entre vous.
EVITEZ LES MENSONGES. Si votre enfant ne trouve pas les bonnes réponses chez vous, il risque d’aller les chercher ailleurs et ce n’est pas forcément la meilleure des solutions !
Evitez aussi d’utiliser des expressions comme « s’endormir », « partir » ou « s’en aller » pour expliquer la mort. Si vous dites à votre enfant que grand-père s’est « endormi », il risque d’avoir peur d’aller au lit, de crainte de mourir lui aussi. Même chose si vous lui dites que grand-père « est parti » pour un long voyage. Votre enfant attendra son retour ou sera inquiet quand un proche partira en voyage. Et puis en plus il vous en voudra plus tard de lui avoir menti.
Attention, si vous dîtes que leur grand-père est malade , précisez QUELLE maladie , que vos enfants ne croient pas qu’on puisse mourir d’une gastro ou d’une angine. Il pourrait alors craindre de mourir lui aussi s’il tombe malade ou que ça vous arrive. Dites-lui plutôt la vérité en employant des mots appropriés : « Grand-père avait un cancer. C’est une maladie très grave. Parfois, il y a des gens qui guérissent, mais pas toujours. »
Rassurez aussi votre enfant en lui expliquant que la mort n’est pas contagieuse. Et aussi que ce n’est pas de leur faute. Les enfants peuvent très vite se culpabiliser en pensant qu’ils auraient pu éviter le pire s’ils avaient été voir leur papy plus souvent par exemple.
Ce que je vous conseille de faire surtout pour votre fils de 7 ans qui était très proche.
Réalisez un album de photos-souvenirs. Parlez des bons moments passés ensemble. Donnez-lui un objet ayant appartenu à son grand-père et qu’il sera heureux de posséder, peut-être même quelque chose avec lequel il pourra dormir …
Ce que je vous conseille de dire. « Ton grand-père était malade. Mais il a eu une très belle vie. Il était heureux et fier d’avoir des petits-enfants comme vous et il vous aimait »
Pour les décès de personnes très âgées, (mortes de vieillesse) si vous sentez que votre enfant est prêt psychologiquement, vous pouvez aussi parler de la vie comme un long chemin qui s’arrête un jour. Un fois qu’on a terminé cette longue aventure où nous en sommes les acteurs principaux et que vous avons effectué nos missions sur terre, nous pouvons partir nous reposer …(l’endroit et les conditions sont personnels selon les croyances, les traditions ….).
Rappelez aux enfants que la plupart des maladies, peuvent être guéries grâce aux progrès de la médecine. Mais certaines ne peuvent pas encore être soignées et sont mortelles.
Quand il s’agit d’un décès brutal, il n’y a pas de recette miracle et la tâche est compliquée. Ce moment est très chargé en émotions pour les adultes et la personne qui doit l’annoncer aux enfants est elle-même dépassée par les évènements.
Il ne faut donc pas s’attendre à faire une discussion philosophique sur la mort avec vos enfants… Non, ça ne se passera pas comme vous l’aviez prévu et vous risquez de bafouiller. Si vous avez du mal à en parler, vous pouvez trouver de l’aide auprès d’un professionnel en psychologie qui vous soutiendra.
Comme je le dis toujours, le métier de parents est le plus dur métier au monde, et nous avons la responsabilité de protéger nos enfants et de les INFORMER.
La communication est la chose la plus importante dans la relation parents-enfants.
Je vous souhaite beaucoup de courage dans cette épreuve .
Stella , praticienne en Psychothérapie et psychoGénéalogie enfants et adultes à Netanya
Téléphone 0537707059
Facebook: Stella Thérapeute
Notre vie est comme un souffle – Il nous est donné à la naissance et repris à la mort. Mentionnons aussi la vie éternelle !