11 mois de prison ferme et 6 mois supplémentaires avec sursis : c’est la peine infligée par le tribunal d’instance de Jérusalem à l’imam Khaled al-Mughrabi, connu pour ses prêches haineux, qui a été condamné pour incitation au racisme dans trois cas distincts. Le prévenu faisait régulièrement des sermons antisémites à la mosquée Al Aqsa, allant même jusqu’à accuser les Juifs de ‘crime rituel’ en prétendant justifier par ce biais la Shoah. Ses discours odieux étaient également retransmis sur Internet.
Les juges l’ont accusé notamment ‘d’empoisonner l’esprit de ses auditeurs par ses paroles remplies de haine’, rappelant que des propos similaires avaient été tenus par les ennemis du peuple juif au cours des générations, leur servant de prétexte pour persécuter les Juifs.
Ils ont encore souligné : « Il est inquiétant et déplorable que l’accusé ait abusé de la tribune qui lui était offerte, dans l’un des lieux les plus sensibles du monde dont l’importance religieuse est connue … ». Ils ont conclu : « En ce moment, alors que les auteurs des attentats reconnaissent que les incitations à la haine sur les réseaux sociaux et dans les mosquées ont donné un sens à leurs actes, il est important d’infliger des sanctions dissuasives à ceux qui profitent de la liberté d’expression pour se permettre de tels propos ».
L’organisation juridique Honenou a salué cette condamnation tout en soulignant qu’elle avait été rendue possible grâce à son intervention et aux preuves présentées par le site Palestinian Media Watch (PMW). Il a précisé également que le dossier avait été traité suite à une plainte adressée au conseiller juridique du parquet de Jérusalem. Et de rappeler que Mughrabi était loin d’être le seul et qu’il existait encore de nombreux prédicateurs musulmans qui, tous les jours, encourageaient impunément leurs ouailles à s’attaquer à des Juifs ». Honenou a souligné en outre qu’il s’était adressé à YouTube pour lui demander de retirer les vidéos haineuses de Mughrabi et avait essuyé un refus.