Ce Chabbath, nous achèverons le quatrième livre de la Torah.
D’habitude, nous lisons deux Parachiot qui portent le nom de Matot et Massé. La première signifie « Les tribus » alors que la seconde signifie « Les voyages. »
Dans la Torah, il existe toujours un rapport entre le début et la fin de l’un des cinq houmachim.
À première vue, rien ne rapproche Bamidbar (Dans le désert) la première paracha de ce quatrième livre de la parachat Massé (Les voyages). Le rapport entre ces deux mots s’impose de lui-même puisque les enfants d’Israël n’ont pu voyager que dans le désert durant les quarante ans qui suivirent la sortie d’Egypte.
Ils n’ont effectivement traversé aucune ville pendant cette longue période.
Pourtant, si le texte de la Tora met en évidence cette relation, c’est la preuve qu’elle veut nous donner un enseignement plus profond.
Deux périodes
Le premier terme (le désert) dégage un principe général.
Les commentateurs expliquent que le concept de désert renvoie à l’idée de fuir le monde alors que celui de voyages (Massé) évoque tout le contraire. Il fait référence au mouvement et à l’action.
On apprend de là, qu’existe, dans la vie d’un homme, deux périodes : une période « désert » et une période « voyages ».
On ne peut affronter la vie et ses turbulences sans un temps de préparation spirituelle et intellectuelle. Il est nécessaire de consulter le « Code de la route » de l’existence. Avant de voyager, il faut réfléchir avec la Tora, le Code que D.ieu a donné à l’homme pour évoluer dans le monde sans embûches. C’est pourquoi nos Maîtres nous recommandent vivement d’encourager l’étude de la Tora avec nos enfants afin qu’ils puissent affronter les vicissitudes de l’existence avec succès.
Toutes nos actions, mêmes les plus banales doivent être imprégnées par la Torah.
Un travail sur soi
La réflexion qui précède va également nous permettre de définir un concept du judaïsme souvent mal compris.
En effet, de nombreux commentateurs expliquent que le concept de désert sous-entend celui d’humilité. Effectivement, dans le désert, on se contente du minimum.
On pourrait, ici commettre l’erreur de penser que l’humilité consiste à vivre hors du monde et à refuser tout engagement communautaire.
C’est pour s’inscrire en faux contre cette idée que la livre de Bamidbar s’achève par une paracha portant le nom de Massé (les voyages).
Ce mot, nous l’avons remarqué, met en relief les idées de mouvement et d’action.
Pour la tradition juive, l’humilité suppose, effectivement, un travail intérieur sur soi pour chasser l’orgueil mais dans le même temps, elle exige de nous une présence dans le monde et une implication dans la société au niveau de l’action sociale concrète et de l’aide à notre prochain.
Cette coexistence de deux éléments apparemment contraires (introspection et œuvrer pour autrui) se retrouve chez Moïse qui est qualifié « d’homme très humble » et de « berger fidèle » c’est-à-dire de guide qui s’occupe à chaque instant de tous les besoins matériels et spirituels de son peuple.
Puissions-nous, nous inspirer au quotidien de son exemple.
RAV YAACOV SPITEZKI = 054 23 99 791
SHORASHIM
Le centre pour les étudiants francophones
“On ne peut affronter la vie et ses turbulences sans un temps de préparation spirituelle et intellectuelle. Il est nécessaire de consulter le « Code de la route » de l’existence. ”
“Toutes nos actions, mêmes les plus banales doivent être imprégnées par la Torah.”
Voilà qui résume tout dans cette période électorale et qui devrait inspirer les hommes politiques. Nous NE devons PAS séparer le spirituel du matériel .