Ce qui m’a le plus impressionné chez Georges Bensoussan, c’est son respect autant pour les mots, les phrases et les virgules que pour la description des faits. Tout est pesé, pensé, exprimé de la manière la plus juste, la plus précise. Son langage est limpide, de très haut niveau, et pourtant, audible par une grande majorité d’entre nous. J’ai rarement vu des salles pleines de 200 personnes, sans bouger, sans murmurer, parce que subjuguées par ce fil continu d’une info plus frappante que la précédente. A la fin de chacune de ses interventions, le plus surprenant était de ne voir personne se lever. Après plus d’une heure, tous étaient prêts à rester, poser des questions comme si chacun redécouvrait cette France qu’il avait laissée, il y a un an, 20 ans, une éternité.
Ce que nous décrit Georges Bensoussan ressemble mot pour mot à notre parasha: ‘’H’osheh’ Mitsrayim’’ : l’obscurité pesante, ambiante, de la France. Mais la question la plus récurrente, qui fut posée après chacune des différentes conférences, est celle qui nous concerne au plus profond de nous-mêmes : chacun s’inquiète de l’autre, là-bas. Les Juifs de France pensent à nous durant les guerres, les attentats, les menaces qui grondent. Et nous, de même, nous demandons à l’historien brillant et tellement savant : ”Et les Juifs dans tout ça, quelle est leur place” ? Entre l’islamisme montant, l’insécurité, l’indifférence, l’incompréhension ou la faiblesse des dirigeants ? Les Juifs ?, nous répond-il si calmement, ils n’ont plus leur place, il n’y a plus d’avenir pour eux, en France …Mais que vont-ils devenir ? Où partiront-ils? En Israël, aux Etats-Unis ou au Canada? Ou bien vivront-ils comme des Marranes, c’est-à-dire en cachant leur son identité, sans mezouza ni kippa et en pratiquant l’alya intérieure vers des quartiers plus tranquilles, pour le moment? Le public sort époustouflé mais si peu optimiste face à ce tableau dramatique.
Alors, quand on parle de désordre en Israël, au niveau politique surtout, je souris, car c’est vrai que tous les jours nous attend une autre surprise, mais c’est la vie, notre vie d’un peuple libre et indépendant. Alors la gauche explose, le centre vise les électeurs de droite et l’ancienne ou nouvelle droite, nationaliste ou toranique, chacun cherche ses marques…Grâce à D., il y a tout ici, beaucoup de mouvement, sauf de l’obscurité. Israël, c’est un goût permanent de sortie d’Egypte, avec ses secousses et en même temps, ce grand bol d’oxygène qui nous libère de nous-mêmes.
Merci mon D ieu de vivre ici et nulle part ailleurs.
Avraham Azoulay
Notre France à nous c’est l’Iran. Les Européens ne serait pas déçu d’une subconsciente « solution finale »… Les Iraniens sont bien des Aryens – au propre et au figuré.