Question :
Cher Rav, l’anniversaire de la naissance d’une personne revêt-il une importance particulière, et si oui, de quelle manière doit-on le célébrer ? Doit-il être l’occasion d’une fête ou d’un repas ?
Réponse :
Traitons l’une après l’autres les trois parties de votre question. Concernant le point de savoir si l’anniversaire revêt un caractère particulier, les Maîtres sont nombreux à penser que oui, ce qu’attestent les citations suivantes :
« Il est rare qu’une personne subisse un dommage le jour de son anniversaire, et ce en raison du fait que le Mazal qui règne en maître en ce jour lui vient en aide » (Talmud Yérouchalmi chap. 3 § 8).
Et, s’appuyant sur cet enseignement, le Hillel Omer enchaîne : « Le jour anniversaire d’une personne est propice à l’annulation de tous les mauvais décrets pris à son encontre. C’est un jour de réussite et de Mazal ! » (Choul’han Aroukh Ora’h ‘Hayim chap. 139).
Pour sa part, le Ben Ich ‘Haï s’enchante de ce jour lorsqu’il écrit : « Certains ont pour coutume de célébrer chaque année leur jour d’anniversaire et de le considérer comme un jour de Yom Tov placé sous un signe favorable. Telle est la coutume en vigueur dans nos contrées » (Parachat Réé § 17).
Citons, pour conclure sur ce premier point, le Rabbi Tsadok HaCohen de Lublin : « Le jour anniversaire de la naissance d’une personne est le jour où son Mazal est à son apogée, et c’est la raison pour laquelle il n’a, en ce jour, rien à redouter (…). Mais alors, comment se fait-il qu’il est courant de dire que les Justes décèdent précisément le jour de leur anniversaire ? C’est qu’en fait, les concernant, le jour de leur décès est un jour d’élévation qui leur donne le mérite d’accéder à la lumière éternelle » (Réssissé Layla, Divré ‘Halomot § 20).
Venons-en à la seconde partie de votre question, à savoir la façon dont on doit marquer ce jour anniversaire. Ici encore, laissons parler nos Maîtres :
Le Mélitsé Ech (p. 54) : « Le jour de son anniversaire, l’homme suppliera D. de lui permettre de progresser en Torah et en Yirat Chamayim. Il lui est de plus recommandé d’aller visiter des Tsadikim afin qu’ils le bénissent ».
Le Rav Palagi : « En ce jour, l’homme devra multiplier ses dons aux caisses de Tsédaka » Tsédaka Lé’hayim, Ayin § 556).
Le Or’hot David (p. 59) : « En ce jour, l’homme doit faire une introspection et prendre l’engagement de combler ses lacunes ».
Dans la préface au Ktav Sofer Al HaTorah (p. 49), l’on raconte que l’un de ses élèves vit le ‘Hatam Sofer pleurer à chaudes larmes le jour de son 54ème anniversaire en expliquant : « J’ai aujourd’hui 54 (דן) ans et je me juge (דן) en mal pour n’avoir ni Torah ni sagesse ! ». A ces mots, l’élève éclata à son tour en sanglots en s’écriant : « Si le feu a prise sur les cèdres, que pourront faire les petits arbustes (Moèd Katan 25 : a) ! ».
En ce qui concerne fête ou repas d’anniversaire, au risque de vous décevoir, nombreux sont les décisionnaires qui, à l’opposé du Ben Ich ‘Haï, se montrent plus que réservés, mais peut-être que ce qui est au centre de cette controverse réside plus dans l’esprit dans lequel l’on fête en famille un anniversaire plutôt que dans l’évènement lui-même. Citons donc quelques-uns de ses « détracteurs » :
Le Adéret : « J’étais très en colère à chaque fois que l’on souhaitait me bénir et me fêter le jour de mon anniversaire. Quoi ? Ne sommes-nous pas le peuple qui a déclaré : Mieux eut valu pour l’homme qu’il ne fût pas créé ? (cf. Erouvin 13 🙂 ? Au vrai, seuls les Tsadikim sont en droit de se réjouir en ce jour, car leur présence dans le monde l’améliore ».
Le Yad Moché (originaire de Djerba) : « De nos jours, et en particulier en Europe, fêter les anniversaires est une coutume très répandue] …[ mais beaucoup parmi les Juifs consacrent ce jour au jeûne et au repentir. L’essentiel n’est-il pas en effet de tendre vers le bien plutôt que vers l’agréable ? »
Rav Azriel Cohen-Arazi
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Et si ce brave Rabbin nous lâchait les baskets et nous foutait la paix qu’on puisse fêter notre anniversaire dans la joie et la bonne humeur. La Tora ne nous dit-elle pas ainsi que les rabbis hassidiques d’être toujours dans la joie et évidemment le jour de son anniversaire.