Le parti Habayit Hayehoudi et l’aile droite du Likoud sont dans l’expectative et dans le flou quelques jours avant la rencontre cruciale entre le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou.
Tout le monde s’accorde à dire que cette rencontre est extrêmement importante, car elle va tracer le sillon de la future politique américaine envers Israël, dans les relations bilatérales, sur la question iranienne et dans le cadre du conflit israélo-palestinien.
C’est sur ce dernier point que le parti de Naftali Benett et une partie du Likoud se posent le plus de questions car le Premier ministre n’a rien indiqué sur ce qu’il allait dire ou proposer au nouveau président américain. Certes, il a accédé à la demande de Naftali Benett et s’est engagé à entendre ce qu’auront à dire les membres du cabinet restreint lors de la réunion de dimanche. Mais rien n’indique qu’il va leur exposer ses propres intentions: se démarquer une fois pour toutes de son discours à l’Université de Bar-Ilan ou proposer au président américain un plan de “paix” prévoyant un Etat palestinien en espérant son soutien.
Pour Naftali Benett, “Israël risque rater une occasion historique et unique”. Selon le ministre de l’Education, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, l’affaiblissement de l’Europe et la dissolution du monde arabe ouvrent une fenêtre inespérée pour Israël. Reprenant la fameuse phrase des dix explorateurs, Naftali Benett estime “qu’il ne faut en aucun cas que nous nous voyions comme des sauterelles à nos propres yeux”. Le président de Habayit Hayehoudi espère par exemple que le Premier ministre israélien ne sera pas minimaliste et ne demandera pas au président américain le droit de construire uniquement dans les “blocs de localités”, comme l’avait autorisé George W. Bush (accord d’ailleurs rejeté par Barack Obama) mais le droit de construire dans toute la Judée-Samarie.
Parmi les membres du cabinet restreint, cinq se sont publiquement prononcés contre l’idée d’un Etat arabe palestinien: Naftali Benett, Ayelet Shaked, Guilad Erdan, Israël Katz et Zeev Elkin.
Les récurrentes déclarations de Binyamin Netanyahou quant à de “nouvelles opportunités qui s’ouvrent face au monde arabe sunnite modéré”, que Donald Trump a fait siennes ces derniers jours, ne prêtent guère à l’optimisme quant à un changement de cap radical sur la question d’un Etat arabe palestinien.
Selon certaines sources, le Premier ministre israélien aurait l’intention de demander l’accord et le soutien du président américain sur un plan qui serait basé sur le dernier discours à la Knesset d’Itshak Rabin: “un peu moins qu’un Etat” pour les Arabes palestiniens, large autonomie par le population arabe de Judée-Samarie, annexion par Israël du Goush Etzion, de Maalé Adoumim, de Guivat Zeev et d’autres blocs, présence de Tsahal sur la frontière orientale d’Israël – le Jourdain – et Jérusalem réunifiée sous souveraineté israélienne.
Photo Kobi Gideon / Flash 90