D’ordinaire sur la même longueur d’ondes, le Premier ministre et son ministre de la Défense sont en net désaccord au sujet de la liberté de mouvement de Tsahal dans les zones A de Judée-Samarie, placées sous la responsabilité exclusive de l’Autorité Palestinienne.
Le ministre de la Défense et l’Etat-major de Tsahal ont manifesté leur intention de faire des gestes envers l’Autorité Palestinienne notamment en livrant de nouvelles armes à la police de l’AP et en cessant les incursions de Tsahal dans des grandes villes arabes palestiniennes comme Jéricho ou Ramallah. Il s’agit d’une demande d’Abou Mazen à laquelle Moshé Yaalon et Gadi Eizencot étaient d’accord de donner suite. L’argument avancé par l’échelon militaire est la crainte de voir s’effondrer l’Autorité Palestinenne et qu’il faut donc faire des gestes pour renforcer son autorité.
Mais le Premier ministre a opposé son veto: “Je ne limiterai pas le rayon d’action de Tsahal si les besoins sécuritaires l’exigent”, a-t-il déclaré, notamment sous la pression des ministres Habayjit Hayehoudi. Après un tournée du cabinet sécuritaire dans la région de Binyamin, les services du Premier ministre ont publié un communiqué indiquant que “Tsahal continuera ses activités contre le terrorisme avec détermination et fermeté en tout lieu et sans limitations”.
Selon le journal “Makor Rishon”, le gouvernement a également repoussé une demande de Tsahal de céder quarante-mille dounams (40 km2) de terres à l’AP en Judée-Samarie. Le journal précise que cette exigence supplémentaire de la part d’Abou Mazen est venue après qu’il ait vu que Tsahal était prêt à faire des gestes. Tactique bien connue de la part de la centrale terroriste.
Depuis l’Opération Remparts (2001), Tsahal pénètre à nouveau au coeur des grandes villes arabes lorsqu’il faut poursuivre des terroristes ou démanteler leurs cellules.
Photo Nati Shohat / Flash 90