À la fin de la sidra « Ki tétsé », la Torah nous ordonne de nous souvenir de ce que nous a fait Amalek. Il est ainsi écrit : « Souviens-toi de ce que t’a fait Amalec, lors de ton voyage, etc. tu effaceras la mémoire d’Amalec de dessous le ciel, ne l’oublie point ». Est-ce qu’il n’y a pas une répétition ? « Souviens-toi » et « ne l’oublie point ». Ces deux mitsvot figurent dans les lois des rois (chap.5,loi 5) de Maimonide. Ce dernier nous enseigne qu’il y a une mitsva de perdre le souvenir d’Amalek ainsi qu’il est écrit : « tu effaceras le souvenir d’Amalek » et il y a une mitsva positive de se souvenir à jamais de ce que nous a fait Amalek, ainsi qu’il est écrit : « Souviens-toi de ce que t’a fait Amalec ». Nous avons appris qu’il faut se souvenir par parole et ne pas oublier dans son cœur du fait qu’il est interdit d’oublier ses ennemis.
Le « Hinouh » écrit la raison et l’origine de cette mitsva. C’est une mitsva de se souvenir de ce qu’Amalek nous a fait lors de notre sortie d’Égypte. Ce fut le premier des peuples qui osa s’attaquer à Israël alors que tous craignaient de le combattre. La mitsva doit être accomplie de tout temps et à n’importe quel endroit ; elle concerne les hommes du fait que ce sont eux qui font la guerre et non les femmes. Celui qui ne se souvient pas dans son cœur transgresse ce commandement et transgresse le commandement négatif de ne pas oublier ce que nous a fait Amalek.
Dans la prière nous devons aussi effacer le souvenir d’Amalek. Nous disons dans les bénédictions du chéma : « Par amour, Tu nous as rapprochés de Toi, de Ton Grand Nom afin de te rendre grâce et de proclamer ton unité, craindre et aimer Ton Nom ». Il est important d’enseigner à l’officiant de dire ces mots lentement et avec beaucoup de concentration du fait qu’ils font allusion à trois mitsvot. Les mots : « Tu nous as rapprochés » font allusion à la mitsva positive de se rappeler de la révélation du Sinaï et du don de la Torah. « Ton grand Nom » fait allusion qu’il n’y a pas de nom ni de trône intègre jusqu’à ce que l’on efface le souvenir d’Amalek. Lorsque l’on dit « craindre et aimer Ton nom », on remercie D. de nous avoir donné une bouche pour Le remercier de toutes Ses bontés. Nous devons faire attention à ne pas utiliser Son nom pour dire des choses futiles. Chacun est tenu de penser à tout cela au moment de la prière.
Le monde entier est rempli de haine envers Israël, haine qui provient de la jalousie. Bien avant l’holocauste, le Rashash (Harav Chalom Sharabi) écrit que la « Germamia de Edom » (apparemment il parle de la Germanie – l’Allemagne) va exterminer une partie du peuple d’Israël. On dit qu’ils étaient connus pour leur politesse, ils n’oublient jamais un « merci » ni un « s’il vous plaît », mais ils ont finalement dévoilé leur vrai visage, celui de bêtes rapaces. Nous prions et espérons l’anéantissement total d’Amalek, de manière à ce que le trône divin soit entier, ainsi que Son saint nom. Si nous ne savons pas exactement qui est Amalek dans notre génération, nous avons la certitude que tous les ennemis d’Israël sont de sa descendance. C’est pourquoi il est écrit d’un côté : timhé (Tu anéantiras) et d’autre part émhé (J’anéantirai), On en déduit que le Saint béni soit-Il détruira le souvenir d’Amalek. Qu’ainsi soit Sa volonté, que ce soit bientôt et dans un proche avenir – Amen.
Extrait d’un cours du Rav Mordehai Eliahou zatsal
Traduction et adaptation : Moshé Luksenberg