Le P’tit Hebdo : C’est officiel, d’ici peu la route Nabi Ilyas va être entamée. Une bonne nouvelle ?
Yossi Dagan : Oui, ce projet commence à dater ! Nous travaillons dessus depuis le début des années 1990 ! Pendant tout ce temps, il était bloqué pour des raisons purement politiques et financières. Tout ceci sur le compte de la population de Samarie et malheureusement nous en avons payé le prix. Depuis un an et demi, nous avons redoublé nos efforts pour faire aboutir le projet. Cette route est une bonne nouvelle pour les Juifs mais aussi pour les Arabes de Samarie qui pourront en profiter. De notre point de vue, elle permettra de protéger notre population puisque bon nombre d’habitants de Samarie ne seront plus obligés de passer à l’intérieur de villages arabes pour regagner leur domicile.
LPH : Cette route ne créera-t-elle pas de facto une frontière puisque certains secteurs se retrouveront laissés uniquement aux Arabes ?
Y.D. : Il ne s’agit pas du tout d’une frontière. Je répète que la route sera mixte. Ce sont plus de 150.000 personnes, Juifs et Arabes, qui y circuleront. Par ailleurs, je perçois la construction de la route comme un développement de notre implantation dans le Shomron.
LPH : Ce développement passe aussi par la construction de yishouvim. La Samarie voit-elle de nouveaux yishouvim se créer ?
Y.D.: Nous l’appelons de nos vœux ! Nous avons beaucoup de place pour cela. Malheureusement la construction dans les yishouvim existants est insuffisante et aucun nouveau yishouv n’est créé. Nous le martelons : nous devons construire en Samarie, cela représente un avantage stratégique considérable mais aussi économique. Proche du centre, une offre plus importante en Samarie représente une des solutions à la pénurie de logement et donc à la flambée des prix. La construction en Samarie est une œuvre sécuritaire et surtout sioniste ! Cette région protège tout le centre du pays.
LPH : Le gouvernement en fait-il assez ?
Y.D. : Je pense que la tête et le cœur du Premier ministre sont avec nous. Mais je le déplore, les actions sont insuffisantes. J’avais moi-même installé une tente de protestation devant la demeure du chef du gouvernement. Nous savons que même si les volontés sont réelles, les actes pourraient être plus forts.
LPH : Quelle est l’ambiance sécuritaire en Samarie ces derniers temps ?
Y.D. : Elle est meilleure, il faut le reconnaître. Sur ce plan aussi, nous attendons des actions plus agressives du gouvernement pour venir à bout de la terreur. Cela doit se traduire par une attitude plus ferme contre la propagande de l’Autorité Palestinienne et par plus de constructions !
LPH : Pour conclure, vous avez récemment rencontré à Paris un groupe de candidats à l’alya. Quel est votre message ?
Y.D. : Nous proposons depuis plusieurs années des programmes d’intégration aux olim de France dans le cadre de l’alya de groupe. Nous l’avons fait à Yakir, à Pedouel et cette année ce sera à Brou’him. Nous leur disons que faire son alya est important et que venir s’installer en Samarie est encore plus fort. De plus, la structure du yishouv permet au jeune immigrant d’être entouré et soutenu. Personnellement, j’admire beaucoup les olim et je m’implique dans leur accueil. Nous les attendons les bras ouverts !
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay