Yomtov Kalfon a donné ce soir une interview sur la chaine N12 au journaliste Amit Segal. C’était la première fois qu’il prenait la parole depuis son éviction de la Knesset. Vendredi le ministre Matan Kahana avait démissionné pour reprendre sa place de député et Kalfon étant le dernier sur la liste à être entré en vertu de la loi norvégienne, il a donc perdu son poste de député.
Ce soir, il est revenu sur les circonstances dans lesquelles il a appris la décision de Bennett de l’évincer. Jeudi, il a été convoqué par le Premier ministre. Lors de cette entrevue, celui-ci l’a informé que Kahana reprenait sa place de député. ”J’ai essayé de comprendre pourquoi”, raconte Kalfon, ”je voulais savoir s’il y avait des raisons que j’ignorais”. Mais Bennett affirme que non, que d’après les renseignements qu’il a en sa possession, il est celui sur lequel pèsent le moins de soupçons de partir dans le camp adverse.
D’ailleurs Kalfon le confirme au micro de Segal: ”Je n’ai jamais eu l’intention de partir. Depuis le mois de novembre et ma conversation avec Binyamin Netanyahou au moment du vote du budget, je n’ai aucun contact avec le camp adverse”. Selon lui, la démission d’Idit Silman est pour quelque chose dans son éviction puisqu’en agissant de la sorte, elle a créé une atmosphère de suspiscion au sein de Yamina. Kalfon rappelle qu’il s’est investi totalement depuis qu’il est député, aussi bien dans son travail parlementaire quotidien que dans sa défense du gouvernement. Il a estimé que si Naftali Bennett était aujourd’hui Premier ministre, c’était aussi en partie grâce à lui et aux voix qu’il lui a rapportées, notamment celles du milieu francophone.
Yomtov Kalfon confie avoir été blessé par l’attitude de Bennett à son égard: ”Il est impossible qu’il en soit autrement. Mais je ne veux pas rendre les choses personnelles”, a-t-il affirmé, ”je suis toujours en contact avec Naftali Bennett. Il est possible que j’ai été sacrifié pour des éléments extérieurs à Yamina et à Naftali Bennett. Tout ceci n’est toujours pas clair pour moi aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle je ne veux pas porter d’accusation”. Il a cependant refusé de dire s’il soutiendrait Yamina aux prochaines élections, au motif qu’il ne voulait pas parler de cela tant que des élections n’étaient pas en vue.
Hier (dimanche) le QG français des soutiens du parti Yamina a envoyé une lettre à Naftali Bennett, Ayelet Shaked, Matan Kahana et Stella Weinstein (la directrice du parti Yamina) afin de demander des explications sur l’éviction de Kalfon de la Knesset.