Lors de la cérémonie d’ouverture de Yom Hazikaron, sur l’esplanade du Kotel, le chef d’état-major Aviv Kochavi a prononcé un discours particulièrement émouvant. Il a notamment axé son propos sur trois mère exemplaires qui selon lui représentent le peuple d’Israël d’avant et d’aujourd’hui.
La première d’entre elles était Rachel notre matriarche, qui n’eut pas la chance de vivre longtemps en Terre d’Israël. Elle symbolise la vie précaire et incertaine des Juifs en exil, subissant les persécutions et les massacres, en attendant de revenir. Le prophète Jérémie avait promis : « Ainsi parle l’Éternel: on entend des cris à Rama, des lamentations, des larmes amères; Rachel pleure ses enfants; elle refuse d’être consolée sur ses enfants, car ils ne sont plus. Ainsi parle l’Éternel: Retiens tes pleurs, retiens les larmes de tes yeux; car il y aura un salaire pour tes oeuvres, dit l’Éternel; Ils reviendront du pays de l’ennemi. Il y a de l’espérance pour ton avenir, dit l’Éternel; tes enfants reviendront dans leur territoire ».
Aviv Kochavi a alors rajouté : « Le sionisme a radicalement changé notre situation. Un leadership déterminé a bravé les difficultés, a entraîné avec lui des foules qui ont formé des vagues d’alya, sont devenus un grand peuple et ont formé l’Etat d’Israël. Nous sommes la génération des fils qui sont revenus dans leurs frontières, et cette fois-ci pour toujours. Mais ce retour a eu et a encore une prix lourd. »
La deuxième mère s’appellait Neh’ama. Elle était née en Ukraine et, avec son mari Yossef qui avait fui l’Autriche nazie, elle avait décidé de monter en Israël pour y créer une famille et bâtir l’Etat d’Israël. Ils s’étaient installés au kibboutz Dovrat et avaient eu cinq enfants qu’ils éduquèrent dans les valeurs sionistes. Pendant la Guerre de Kippour en 1973, deux des fils, Dedi et Effy trouvèrent la mort dans les combat dans le Sinaï. « Le tapotement à la porte qui précède la terrible annonce est devenu hélas partie intégrante de la vie israélienne, du pouls israélien », a souligné le chef de Tsahal, qui a poursuivi son propos en s’adressant longuement aux familles endeuillées dont nul n’est à la mesure de ressentir ce qu’elles ressentent.
« Je ne connais pas le nom de la troisième mère » a ensuite dit Aviv Kochavi, « mais elle représente toutes ces mères dans le pays, qui ont créé un famille, et dont les enfants contribuent à construire et défendre le pays ». Il a poursuivi : « Elles sont laïques ou religieuses, elles viennent de la ville ou de la campagne, elles sont juives, druzes, chrétiennes ou musulmanes, elles ont des enfants et des petits-enfants, et tous vivent en sécurité dans le pays ».
Photo Olivier Fitoussi / Flash 90