La caravane LPH vous emmène au Sud de Hevron, dans la région de Har Hevron, pour visiter le Yishouv Maon. Ouvrez grand vos yeux!
Création et caractéristiques
Le Yishouv Maon est relativement jeune. Il a été fondé en 1981 puis développé à partir de 1982 par un noyau du Bné Akiva. Son nom lui est donné en référence au lieu biblique Maon qui d’après les sources se trouverait non loin de là.
Des fouilles archéologiques ont dévoilé des vestiges d’une synagogue datant de l’époque byzantine.
Dès sa création, le yishouv Maon est ce que l’on appelle un Mochav Chitoufi. Cela ressemble un peu à un kibboutz avec toutefois la préservation de l’intimité et de la cellule familiales. Depuis quelques années, l’Etat d’Israël a connu une petite révolution qui a conduit à la quasi-disparition de ces modes d’exploitation, que ce soit les Mochavim Chitoufiim ou les Kibboutzim.
Maon est un lieu très prospère sur le plan agricole : élevages, champs de vigne, vergers, plants de tomate, champs de blé, amandiers, cerisiers, etc.
Population
Maon est un village qui grandit progressivement depuis plus de 35 ans maintenant. On compte aujourd’hui environ 70 familles sur place. Situé à 35 minutes de Beer Sheva et 40 minutes de Jérusalem, il offre un cadre de vie serein et pastoral à des populations religieuses sionistes qui veulent allier vie dans un yishouv et vie active.
Mis à part les membres du Mochav chitoufi, vivent à Maon des enseignants ou des représentants d’autres professions qui travaillent sur place, sur Kiryat Arba, sur Jérusalem ou sur Beer Sheva.
Les infrastructures du village se développent avec la population: terrains de sport, jardins d’enfants, bibliothèque, Beth Midrach,… Pour l’école primaire, les enfants se rendent au village voisin de Soussia puis se répartissent dans les établissements secondaires de la région.
La parole aux habitants
Deux francophones, parmi les plus anciens habitants de Maon, témoignent pour LPH de leur vie sur place.
Bruno Darmon
C’est avec le Bné Akiva, et encore célibataire, que Bruno met pour la première fois les pieds à Maon.
Puis Bruno part en France pour sa chli’hout et il rencontre son épouse. “Vivre à Maon était l’une des conditions que j’avais posée”, se souvient-il. Il reconnait qu’elle a eu un choc en arrivant à Maon, où vivaient à peine 9 familles, où les routes n’existaient pas ou presque, en un mot où tout était à construire. Et c’est ce qu’ils feront: construire.
Les relations avec les voisins arabes ne les inquiètent pas: ”Tous les vendredis nous allions faire nos courses à Hevron, chez les Arabes”. La première intifada dégrade les relations. Par la suite, les habitants obtiennent même la possibilité de blinder les vitres de leur voiture. ”Parfois on devait rouler en convoi. Mais depuis quelques temps, tout est redevenu bien plus calme”, affirme Bruno.
Elever des enfants à Maon? Pour ce pionnier qui en a eu 6, vivre dans ce village n’a pas traumatisé ses enfants! D’ailleurs, deux de ses filles mariées habitent aujourd’hui toujours à Maon.
Ce qui caractérise la vie à Maon? ”La seule différence avec la ville: la solidarité. On se connait presque tous et comme le mochav est chitoufi, personne ne se retrouve jamais sans emploi ou sans ressources pour nourrir sa famille”. Dans cette atmosphère qu’il décrit comme un peu mystique, la famille de Bruno vit des jours heureux. Et pour ces olim de France, c’était le meilleur moyen pour s’intégrer en Israël. Pari tenu!
Rivka Elkayam
Arrivée en 1986 avec son époux, Rivka Elkayam avoue être immédiatement tombée amoureuse de Maon: “La nature, l’air, le calme m’ont séduite”. Pour cette ancienne marseillaise, le côté paisible de la vie en yichouv l’a convaincue. “Quand nous sommes arrivés, il y avait 10 familles”, se souvient-elle. Elle aussi raconte les premières années où ils commerçaient avec leurs voisins arabes, avant de devoir s’en méfier et s’en protéger. Mais, affirme-t-elle, ”nous n’avons jamais songé vivre ailleurs. S’il faut se battre pour vivre ici, nous le ferons; ce n’est pas ça qui peut nous arrêter!”.
Qu’est-ce que Maon pour vous? ”Ma maison, ma famille. Je me vois bien vivre ici jusqu’à 120 ans!”.
Le couple Elkayam le reconnait aussi: ”Si nous n’avions pas choisi de vivre à Maon, nous ne nous serions jamais aussi bien intégrés à la société israélienne. J’ai fait mon alya 6 ans avant de vivre à Maon, et je n’ai véritablement senti que c’était vrai que lorsque j’ai emménagé ici”.
Formée au Bné Akiva, Rivka est arrivée motivée à 100% par l’idéologie. ”Maintenant, j’avoue que le confort de vie que nous avons est aussi une des raisons de notre présence”.
Guitel Ben-Ishay