Depuis son lit d’hôpital, l’ancien député Yehouda Glick a évoqué le second miracle qui lui est arrivé jeudi en Vieille ville de Jérusalem. On se souvient du premier, en octobre 2014, lorsqu’un terroriste avait tiré trois balles sur lui a bout portant près du Centre de l’Héritage de Menahem Begin à Jérusalem. Par miracle, Yehouda Glick n’avait pas été tué.
Vendredi matin, l’ancien député, qui manifeste régulièrement un certain idéalisme pour ne pas dire de l’utopisme quant aux relations judéo-arabes, raconte les instants de frayeur qu’il a vécus jeudi lorsqu’il a été agressé par des Arabes haineux alors qu’il venait d’être chassé de la tente de deuil de la famille d’Iyad Al-Halaq:
« Je voudrais réagir à la tentative de lynchage dont j’ai été la victime. D’abord je voudrais remercier les centaines de personnes d’Israël comme ailleurs qui m’ont témoigné leur amitié et leur solidarité. Je remercie l’Eternel qui m’a une fois de plus sauvé d’une agression. J’ai subi une tentative de lynchage meurtrier qui s’est miraculeusement bien terminée tout simplement parce que ces dizaines d’Arabes n’avaient pas de pistolets, de couteaux ou de haches sur eux. Je me sens mieux et il me faudra encore quelques jours de repos pour être entièrement rétabli. J’ai encore mal, mais ce qui me fait le plus souffrir est de voir qu’une société envers laquelle je fais tant d’efforts pour avoir des liens corrects et à laquelle je veux exprimer que nous sommes tous des êtres humains égaux, montre finalement que pour elle, la violence est quelque chose de légitime et que le lynchage fait partie de sa boîte à outils ».
Mais convaincu de la justesse de sa philosophie, il poursuit: « Ils ne m’arrêteront pas. Je suis un extrémiste pour ce qui est de l’amour du prochain et cela continuera à faire partie de ce que je suis ».
Malheureusement, et comme le disait notamment le rav Léon Ashkenazy zatsal (Manitou), les valeurs les plus nobles deviennent dangereuses lorsqu’elles sont poussées à l’extrême et si elles ne sont pas réciproques. Cet idéal exprimé par Yehouda Glick, et qui est aux antipodes de celui de nos ennemis, a failli lui coûter la vie.
On ne répètera jamais assez cet enseignement fabuleux de la regrettée psychanalyste Eliane Amado Lévy-Valensi: « Un jour, Israël et Ismaël se retrouveront. Mais pour cela, il faudra d’abord que chacun d’eux se débarrasse de sa névrose. Pour Israël, celle de toujours vouloir se mettre à la place de l’Autre et pour Ismaël, celle de croire que pour qu’il puisse exister, l’Autre doit disparaître ».
Photo Miriam Alster / Flash 90