Nul n’ignore – et il fait tout pour le montrer – qu’Ehoud Barak tente un retour en politique, si ce n’est de manière directe en tout cas dans des coulisses devenues bien transparentes. L’ancien piètre Premier ministre, qui s’est érigé en contempteur officiel et obsessionnel de Binyamin Netanyahou, entretient des contacts réguliers avec des personnalités du centre et de la gauche dans le but de créer un bloc qui pourrait battre le Likoud lors des prochaines élections. Il a notamment rencontré Tsipi Livni, Moshé Yaalon, Yaïr Lapid et même Avi Gabbaï.
Sans les partis du centre (Yesh Atid et Koulanou) la gauche et l’extrême gauche ne représentent plus aujourd’hui que de quinze à dix-huit sièges dans les meilleurs des cas, selons les études d’opinion, et une trentaine si on lui rajoute la Liste arabe unifiée. Pour Ehoud Barak il était donc impératif de se rallier Yesh Atid.

Mais Yaïr Lapid a brisé les rêves de l’ancien Premier ministre: « Je ne me joindrai pas à l’initiative d’Ehoud Barak. Des proches du président de Yesh Atid indiquent que Yaïr Lapid n’est pas du tout intéressé à se fondre dans un bloc où il serait marginalisé alors que les sondages le maintiennent toujours en seconde position derrière le Likoud, même si c’est à une bonne distance. Il est toujours persuadé qu’il constitue la seule alternative à Binyamin Netanyahou. De même, Lapid a régulièrement déclaré qu’il ne se considère pas comme un homme de gauche. « Se joindre à Ehoud Barak et au Camp Sioniste équivaudrait à introduire un corps sain dans un lit de malade », dit-on dans l’entourage du président de Yesh Atid. En effet, contrairement à Benny Gantz, Ehoud Barak fait aujourd’hui plus effet de repoussoir que d’aimant électoral.

Autre information politique qui ne fera pas plaisir aux électeurs travaillistes: il y a deux semaines, des sondages d’intention de vote indiquaient que le Camp Sioniste avec à sa tête l’ancien chef d’Etat-major Benny Gantz retrouverait plus ou moins le même nombre de sièges qu’actuellement et redeviendrait le deuxième parti du pays après le Likoud. De quoi donner des idées aux opposants à Avi Gabbaï au sein de sa formation.
Depuis qu’il avait annoncé son entrée en politique, Benny Gantz avait maintenu le suspense au sujet de la manière dont il comptait le faire, au sein d’un parti existant ou à la tête d’une nouvelle formation. Et comme il n’a jusqu’à présent révélé aucune de ses positions sur les questions importantes du pays, certains le pressentaient au Camp Sioniste, à Yesh Atid ou même au Likoud.
On y voit un peu plus clair désormais avec l’annonce de la signature restée secrète jusqu’à aujourd’hui d’un document par 130 fondateurs d’un nouveau parti que dirigera l’ancien chef de Tsahal. Il n’est pas exclu cependant que Benny Gantz fasse plus tard une alliance électorale avec un parti existant. Pour l’instant aucun membre de la future liste n’a été révélé pas plus que le nom du parti.
Des développements qui ne manqueront pas de donner du baume au coeur au Likoud et à Binyamin Netanyahou.
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