Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a dévoilé un plan inédit pour l’après-guerre à Gaza lors d’un discours à l’institut de recherche FDD à Washington. Sa proposition consiste à transférer la bande de Gaza sous tutelle égyptienne pour une période de 15 ans, en échange de l’annulation de la dette extérieure de l’Égypte, estimée à 155 milliards de dollars. Lapid a indiqué avoir déjà présenté ce plan aux sénateurs américains et aux hauts fonctionnaires de la Maison Blanche, le qualifiant de « plan complémentaire » aux principes récemment exposés par le président Donald Trump.
« Après presque un an et demi de combats, le monde est surpris de découvrir que le Hamas contrôle toujours Gaza », a déclaré Lapid, critiquant l’absence d’alternative réaliste de la part du gouvernement actuel. « Pour des raisons politiques, religieuses et parfois messianiques, le gouvernement Netanyahou n’a pas pris de mesures pour créer un gouvernement efficace à Gaza qui chasserait le Hamas. »
Selon le président du parti Yesh Atid, toute solution durable à Gaza doit inclure trois éléments essentiels : le renversement du Hamas, l’absence d’occupation israélienne permanente et la prévention d’un chaos prolongé qui menacerait la sécurité d’Israël.
Son plan se déroulerait ainsi en plusieurs phases : finalisation d’un accord sur les otages et d’un cessez-le-feu, sans retrait complet d’Israël qui conserverait le contrôle des zones actuellement occupées; adoption d’une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU attribuant à l’Égypte un mandat sur Gaza, incluant la gestion civile et la sécurité intérieure ; mise en place d’un processus de reconstruction sous supervision égyptienne, avec la participation de l’Arabie saoudite et des pays signataires des accords d’Abraham; établissement d’un mécanisme de sécurité tripartite (Égypte-Israël-États-Unis) pour faire face aux menaces immédiates.
Lapid a souligné que cette situation serait temporaire, avec l’objectif de transférer ultérieurement le contrôle à l’Autorité palestinienne après un processus de réforme. L’Égypte serait responsable d’empêcher la contrebande d’armes vers Gaza, de détruire les tunnels et d’éliminer les infrastructures terroristes restantes. Le plan prévoit également que l’Égypte permettrait à tout habitant de Gaza souhaitant quitter le territoire de le faire de manière ordonnée, à condition qu’il dispose d’un pays de destination.