(Extrait du magazine LPH New)
Yael Eckstein, présidente du Keren Layedidout, a repris le flambeau de l’action de son père, le rav Yehiel Eckstein, qui en est le fondateur. Elle a décidé de révolutionner l’association, avec sourire et détermination.
Le Keren Layedidout (dont la seule dernière collecte s’élève à vingt millions de dollars), soutient l’alya bien sûr, mais aussi le peuple juif en Israël et à travers le monde, au travers d’actions sociales, sécuritaires et identitaires.
Propos recueillis par Avraham Azoulay
LPH New. Des avions transportant des olim ont atterri hier : comment cela s’est-il passé ?
Yael Eckstein. Merveilleusement bien. 250 personnes sont arrivées d’Ukraine hier par trois avions. C’était très émouvant. Cela fait quinze ans que je travaille dans ce domaine et que j’accueille des nouveaux immigrants à l’aéroport, et c’est toujours un événement pour moi. Pour eux, c’est la réalisation d’un rêve, et leur émotionest palpable et communicative.
Qu’est-ce qui vous touche le plus : leur parcours pour y arriver, ou la concrétisation de leur rêve ?
Les deux à la fois. N’oublions pas que je suis moi-même nouvelle immigrante : je suis arrivée en 2005.
Seulement ? Mais l’association Keren Layedidout existe depuis 1983.
En effet. Mon père, za”l, l’a créée il y a presque quarante ans, en ouvrant son premier bureau à Jérusalem. Avant les années 2000, on ne s’occupait que de l’alya, aujourd’hui on s’occupe également de l’intégration en Israël.
Votre père, le rabbin Eckstein, est malheureusement décédé récemment. Vous avez immédiatement pris sa suite à la tête de l’association ?
Oui il y a presque deux ans, à la mort de mon père, j’ai repris la direction du Keren LaYedidout. La première chose que j’ai faite, dès la fin de la shiva [les sept jours de deuil], c’est d’annoncer au personnel de l’association que nous allions poursuivre l’action de mon père ; et depuis, nous continuons à nous renforcer.
Était-ce une évidence, pour vous, de reprendre le flambeau de cette mission ?
En fait, j’ai grandi à Chicago, et je ne m’imaginais pas du tout marcher sur les traces de mon père. Il voulait que je sois avocate, et tout de suite après ma licence, je me suis mariée et nous sommes montés en Israël. J’ai mûrement réfléchi à ce que je voulais accomplir ici. J’ai étudié un peu à l’université de Tel-Aviv, et puis, quand j’ai vu tout ce que mon père réalisait, je me suis dit que je n’avais pas d’autre choix que celui de m’investir dans ce domaine…