Le 20 kislev, dans la nuit de jeudi à vendredi, Michaël Broll nous a quittés, des suites d’une maladie contre laquelle il s’est battu avec l’énergie et l’optimisme que tous ceux qui l’ont côtoyé de près ou de loin, lui reconnaissent.
Michaël Broll c’était pour le grand public le créateur et la voix hebdomadaire de Boubach sur 613TV, cette poupée qui racontait la paracha aux petits et grands.
LPH a voulu rendre hommage à cet homme bon et souriant, qui est parti trop tôt.
Les enfants: la mission de sa vie
Michaël Broll a grandi en France et vivait avec son épouse et ses 5 enfants à Bné Brak. Il a toujours été très actif dans le monde de l’éducation informelle: colonies de vacances, animations, etc. Et c’est ce domaine qui va devenir la mission de sa vie, bien qu’il soit professeur de philosophie et voué à une grande carrière intellectuelle.
Michaël Athlan, le cameraman avec lequel il travaillait depuis 2011, peut témoigner de ce dévouement sans limites pour la jeunesse: ”Il a préféré s’investir de toutes ses forces dans la transmission, l’éducation. Boubach était son projet pour se rapprocher des enfants et leur permettre d’apprendre. Il donnait aussi des cours de Torah aux adolescents. Il vivait pour cela”.
Ainsi est née cette petite poupée, qui est devenue la mascotte de la chaine 613TV dirigée par Daniel Chalom. C’est avec Boubach que Michaël a réussi à se faire une place dans de très nombreux foyers juifs. Ainsi, parmi les nombreux témoignages qui ont été diffusés après sa disparition, celui de cette mère exprime ce que beaucoup pensent à l’heure qu’il est: ”Cette nouvelle nous a plongés, mes enfants et moi, dans une grande tristesse juste avant Chabbat. Michaël Broll et toute son équipe faisaient vraiment partie de notre vie…. Pensées pour sa famille”.
Pour Michaël qui était connu pour sa bonne humeur et son sens de la fête, mais aussi pour son amour des livres, les enfants étaient un sujet sérieux. Michaël Athlan nous raconte son exigence, sa minutie pour tout ce qui concernait les émissions, il ne laissait aucun détail au hasard. ”Il avait une haute estime des enfants, y compris des tout-petits. Il s’adressait à eux dans un langage fourni. Ce n’est qu’ainsi, disait-il, qu’ils grandissent et que nous les aidons à grandir. D’ailleurs, le hesped de ses enfants, pourtant jeunes, et en français, alors qu’ils vivent en Israël, était impressionnant. Il savait comment leur parler, comment leur donner de l’importance et les élever”. C’était un père qui savait optimiser le temps qu’il passait avec ses enfants et ils ont beaucoup partagé avec lui.
Michaël Strock, le cousin de son épouse, souligne aussi ce côté méticuleux et exigeant: ”Michaël respirait la sincérité, l’authenticité. Il était impossible de mal prendre ou de ne pas considérer ce qu’il nous disait. Lorsque je l’ai connu j’avais 13 ans et j’ai tout de suite compris, qu’il savait comment parler à chacun, enfant, adolescent ou adulte. Sa sensibilité était profonde”.
”Il était tellement fort. Nous ne pensions pas qu’il partirait”
Il y a un an et demi, les médecins lui diagnostiquent un cancer. Michaël affronte cela avec beaucoup de courage et de détermination. ”Il n’avait pas de tabou sur sa maladie”, nous confie Michaël Athlan, ”Il en parlait librement et ne se lamentait jamais”. Tout le long, il garde espoir et sera celui qui rassurera son entourage.
Ce qui a le plus frappé Michaël Strock, son cousin, c’est dit-il, ”le décalage vers la fin entre son corps et son esprit qui est resté brillant jusqu’au bout. Il y a deux semaines, à peine, il a donné chez lui, un cours vendredi soir pour notre communauté”.
La maladie l’empêchait malheureusement de travailler au rythme auquel il était habitué, mais Michaël continuait de faire des projets, comme en témoigne son cameraman: “Nous étions des grands rêveurs. Nous avions beaucoup d’idées et nos fous rires sur les tournages n’ont jamais cessé. Il était tellement fort, nous ne pensions pas qu’il partirait. Pas si vite…”.
Les proches de Michaël souhaitent voir ces projets se réaliser. Et Boubach? Michaël Athlan et toute l’équipe cherchent la meilleure façon de continuer avec celle dont la voix mais aussi l’âme se sont éteintes. Elle a, tout de même, tenu à participer à cet hommage: « Depuis ce jour où j’ai surgi du dessous de la table afin de t’aider à apprendre la Torah aux enfants, je n’ai cessé de prendre du plaisir. Après t’avoir présenté tous mes copains et t’avoir fait voyager dans le Monde des Boubachim, tu m’as fait découvrir tous ces enfants qui étaient tant avides de paroles de Torah. Nous avons passé tant d’émissions à rigoler et à faire des choses folles… Mais aussi être sérieux quand le Professeur Mc Daniel’s nous expliquait les secrets et les merveilles de la Torah dans Magadlou. Je ne pensais pas qu’un jour tu ferais un voyage si lointain sans les Boubachim et aussi vite, mais tu as écouté notre Créateur qui t’a rappelé auprès de Lui, sûrement pour distraire et faire rire les enfants qui sont eux aussi dans le ciel. Tu resteras à jamais dans le cœur de Patoche, Chemoul, tous les autres et moi-même, et tous tes enseignements nous guideront pour le restant de nos jours. Ton fidèle ami Boubach qui t’aime fort. »
יהיה זכרו ברוך
baroukh dayan ha-emet
Que de la haut tu veilles sur ta famille (et les nombreux enfants qui te suivaient) et que tu aides Daniel Chalom à te trouver un remplaçant. Amen.
Il faudrait VRAIMENT diffuser ce travail dans d’autres langues… Ne serait ce que pour soutenir sa merveilleuse famille.