La Diète polonaise a définitivement adopté un texte de loi qui aura notamment pour effet d’annuler la restitution de biens spoliés aux Juifs polonais durant la Shoah ou les demandes d’indemnisation si elles datent d’il y a plus de trente ans. Au mois de juin, après le lancement du processus législatif, les autorités israéliennes ainsi que de nombreuses organisations juives avaient déjà exprimé leur profonde indignation et espéré que le parlement polonais ferait marche arrière.
Le Premier ministre israélien Naftali Benett a déclaré : « L’Etat d’Israël considère la validation de cette loi comme étant très grave et regrette le fait que la Pologne choisit de continuer à porter atteinte à ceux qui ont tout perdu. Il s’agit d’une décision honteuse qui offense la mémoire de la Shoah. C’est un acte grave face auquel Israël ne restera pas les bras croisés ».
Le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid, fils de survivants de la Shoah, qui avait déjà réagi au mois de juin, a rappelé pour consultation sine die la représentante d’Israël à Varsovie, Tel Ben-Ari. Il a également dit : « Le ministère des Affaires étrangères conseille à l’ambassadeur de Pologne en Israël de prolonger ses vacances dans son pays. Nous nous concertons avec les Américains pour envisager la réaction à apporter à donner ».
Le ministre de la Défense Benny Gantz, lui-aussi fils de survivants de la Shoah, a dénoncé une « loi immorale qui le choque profondément ». Le ministre a souligné que la restitution de biens spoliés n’est qu’une petite partie du processus de compensation pour ceux qui ont survécu et de reconnaissance envers ceux qui ont péri lors de ce qui fut l’un des plus grands génocides de l’Histoire ».
Micky Zohar (Likoud) a écrit : « La décision du gouvernement polonais d’entériner la loi contre les requêtes en restitution des biens spoliés n’est pas moins qu’un crachat à la figure des survivants de la Shoah et du peuple juif. Il est de notre devoir de d’employer toutes les mesures envers le gouvernement polonais afin de dire au monde entier : ‘Plus jamais ça !' ».
La signature du président polonais Andrzej Duda est encore requise pour que la loi prenne effet.
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