Le ministre italien de l’Intérieur et vice-président du Conseil Matteo Salvini, qui est aussi le chef du parti d’extrême droite de la Lega (Ligue du Nord), est arrivé en mardi en Israël pour une visite de deux jours. Il a déjà eu le temps de se rendre à la frontière israélo-libanaise pour se rendre compte sur place de la question des tunnels souterrains du Hezbollah, puis a été reçu par le ministre de la Sécurité intérieure Guilad Erdan ainsi que le ministre du Tourisme Yariv Levin dans lecadre d’un dîner à l’hôtel King David. Le ministre a remercié Matteo Salvini pour son soutien sans faille à Israël et lui a demandé d’agir pour un transfert de l’ambassade d’Italie à Jérusalem.
Durant son séjour il sera aussi reçu par le Premier ministre Binyamin Netanyahou et la ministre de la Justice Ayelet Shaked. Il s’agit de sa quatrième visite en Israël. En 2016, lors d’une visite il avait déclaré être « un ami et un frère d’Israël » et confié sa « grande estime et un profond respect pour la force de résilience de ce pays qui vit dans une région aussi difficile ».
Parmi les visites symboliques au programme du ministre italien, le Mur occidental, effectuée mardi, et mercredi, le musée de la Shoah Yad Vashem avec dépose de gerbe au Mémorial Yizkor. Il effectuera aussi une tournée au marché Ma’hane Yehouda à Jérusalem et se rendra au Saint Sépulcre.
Lors d’un premier point de presse, le ministre italien a fait des déclarations nettement pro-israéliennes. Il a dénoncé « l’attitude déséquilibrée » de l’Union européenne qui « condamne Israël tous les quarts d’heures » et a qualifié l’Etat d’Israël de « rempart de sécurité pour les valeurs européennes et occidentales dans la région ». Il a exprimé sa volonté de renforcer l’amitié entre Israël et l’Italie. Très attendu sur la question de l’antisémitisme, Matteo Salvini a tenté de rassurer :« « Notre gouvernement combattra toutes les formes de violence antisémite, quelle que soit la manière dont elles se manifestent ».
C’est justement sur ce point que cette visite est controversée en Israël car le parti de la Lega est identifié à l’extrême droite, un élément repoussoir pour beaucoup de Juifs et d’Israéliens pour de sraisons historiques compréhensibles. Le président de l’Etat Reouven Rivlin a refusé de recevoir le ministre italien, déclarant : « Nous rejetons l’antisémitisme, même lorsqu’il se cache derrière la feuille de vigne d’un soutien et d’un amour pour l’Etat d’Israël ». Une nouvelle occasion pour le président de se démarquer du Premier ministre Binyamin Netanyahou.
Cette visite a également été très critiquée au gauche et à l’extrême gauche. La présidente de Meretz, Tamar Sandberg a déclaré : « Il est regrettable mais pas étonnant de voir encore un dirigeant de l’extrême droite européenne reçu chaleureusement par le gouvernement israélien. La politique étrangère de Binyamin Netanyahou s’applique méthodiquement dans le but de créer des alliances avec des figures les plus controversées de la politique mondiale, au détriment de la démocratie et du libéralisme. Netanyahou tend la main à des dirigeants fascistes, xénophobes et antisémites. Heureusement qu’un rayon de lumière est sorti de la résidence du président de l’Etat… »
Propos tenus par une dirigeante qui se rend sans hésiter à Ramallah pour donner l’accolade au dirigeant terroriste, antisémite et négationniste Abou Mazen, sans oublier de se faire photographier sur la tombe de Yasser Arafat.
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