Naftali Benett et Gideon Saar se sont longuement entretenus mercredi à la Knesset en présence de leurs conseillers, et notamment Ayelet Shaked pour Yamina et Yoaz Hendel pour Tikva ‘Hadasha. Objectif de cette rencontre selon le journal Israël Hayom : envisager une fusion des deux partis en cas de constitution d’un gouvernement de « changement ». Pour Naftali Benett il s’agirait notamment d’une manière de mieux faire passer dans l’opinion publique le fait de devenir Premier ministre avec si peu de députés derrière lui. Le chiffre de treize « passerait mieux » sur le plan psychologique que celui de sept!
Difficultés dans le camp anti-Netanyahou
Pour l’instant, les pourparlers en vue de la constitution d’une coalition d’alternance piétinent sérieusement, notamment sur la question de la parité entre le bloc de gauche constitué d’au-moins cinq partis avec 45 députés et face à lui, Yamina et Tikva ‘Hadasha qui ne représentent que treize députés. Si les partis de gauche sont prêts – en serrant fort les dents – à voir Naftali Benett devenir Premier ministre dans une première étape, ils refusent d’accorder aux deux partis de droite une force équivalente à la leur dans un gouvernement. Conscient qu’un tel gouvernement « patchwork » aurait énormément de mal à prendre des décisions, Naftali Benett demande à avoir le dernier mot en tant que Premier ministre lors des votes cruciaux, ce dont ne veulent rien entendre ses futurs et éventuels partenaires.
Parallèlement, les attaques contre Naftali Benett s’intensifient de la part du Likoud et de Hatziyonout Hadatit qui l’exhortent à « ne pas franchir le pas » et couronner un gouvernement de gauche. Des voix se font également entendre dans l’électorat de Yamina contre cette éventualité. Pour l’instant le parti est derrière lui, mais si les choses se précisent, il se pourrait qu’il y ait des tensions voire des désertions de la part de personnes qui ne voudront pas être politiquement « grillées » lors de prochaines élections. Dans le camp anti-Netanyahou, certains accusent Ayelet Shaked d’agir en coulisses pour faire échouer un accord Benett-Lapid.
Quand Haaretz soutient Naftali Benett…!

Lors d’une interview anthologique accordée à la chaîne Aroutz 20, le propriétaire du quotidien post-sioniste Haaretz a été très « sincère » quant au soutien étonnant apporté par sa rédaction à Naftali Benett comme Premier ministre. Ce même Naftali Benett qualifié jusqu’à présent de « fasciste », « messianiste », « dangereux », « infantile » et autres qualificatifs « élogieux ». Amos Shoken a reconnu que le soutien soudain de son journal à Naftali Benett est provisoire et opportuniste car l’urgence et la priorité sont de chasser Binyamin Netanyahou du pouvoir. Mais après…
Photo Miriam Alster / Flash 90