Atid Israël: l’avenir d’Israël, le nom du projet annonce la couleur. Mis en place, il y a quelques mois et dirigé par Laly Derai, Atid Israël se propose de tendre une main qui sait guider et une oreille qui sait écouter aux olim francophones. L’objectif? Les aider à s’intégrer dans la société israélienne, de façon optimale. Les moyens? Entre autres, une école des parents pour les guider dans les méandres du système scolaire israélien et un centre pour les jeunes entre 18 et 30 ans: le Merkaz Atid Israël.
C’est précisément cette structure que nous vous proposons de découvrir à l’occasion du lancement, ce mardi (7 novembre) d’un cycle de rencontres hebdomadaires. Laly Derai et le Dr Michaël Ben Admon qui gère ce programme de conférences, nous en disent davantage.
Le P’tit Hebdo: Comment se développe le Merkaz Atid Israël depuis ses débuts au mois de juin dernier?
Laly Derai: Le Merkaz, sous la direction de Nissim Slama, se développe à un rythme impressionnant. Nous proposons aux étudiants ou aux jeunes actifs jusqu’à l’âge de 30 ans, environ, de venir s’y retrouver pour toutes sortes d’activités: culturelles, sportives, artistiques, des shabbat pleins ou au sein du Beth Hamidrach. Nous nous adressons à un public mixte et nous offrons aussi la possibilité de loger sur place. L’idée est que les jeunes qui font leur alya seuls, et qui sont souvent livrés à eux-mêmes, aient un endroit où se retrouver, une maison à eux. Et cela fonctionne! Nos shabbat ont attiré près de 70 personnes, le cours mixte du jeudi soir rencontre un grand succès. C’est dans le cadre de ces activités que nous lançons à compter du 7 novembre un cycle de rencontres hebdomadaires. Il se tiendra au Merkaz qui se situe à deux pas de la tahana merkazit de Jérusalem et se veut ouvert à tous les jeunes francophones d’Israël.
Lph: Quel est l’objectif de ces conférences ?
Dr Michaël Ben Admon: Il ne s’agit pas de conférences mais bien de rencontres d’étude sympathiques autour des thématiques juives et israéliennes qui sont discutées au quotidien en Israël mais qui sont très mal connues. De grands débats partagent les esprits dans le monde juif aujourd’hui et afin de s’en faire une idée claire et comprendre les enjeux réels, il est nécessaire de prendre le temps d’apprendre et d’approfondir. L’hypothèse de base est que la vie en Israël a quelque chose de très réconfortant et de très déstabilisant en même temps. Réconfortant, car c’est la ‘maison’ et on y est en pantoufles ; mais très déstabilisant aussi car on est tout de suite submergés par une foule de questions – au niveau individuel en tant que nouvel(le) immigrant(e) avec toutes les tensions de la alya, en tant qu’Israélien et en tant que Juif. Les choses sont ici très dynamiques et tout va très vite. Il faut prendre le temps de réfléchir aux changements qui nous entourent pour mieux les comprendre, être partie prenante du discours sérieusement et ne pas rester pendant 20 ans le petit Français arrivé hier.
Lph: Quels sont les thèmes choisis et pourquoi ceux-là spécialement ?
Dr M.B-A.: Quatre axes seront suivis : l’individu, la société, le peuple juif et Israël. On parlera de coaching juif, d’humilité et de colère, d’amour et d’Hollywood. On traitera des enjeux de la alya, du judaïsme français et israélien, de la loi du retour et des leaders du judaïsme aujourd’hui (qui sont-ils ? Se parlent-ils ? Que nous disent-ils d’important etc.). On abordera les débats difficiles du judaïsme israélien – le rôle du rabbinat, le féminisme, les haredim et l’armée. On apprendra sur le rav Kook, le Hazon Ish, Ruth Calderon, Rav Tao et bien d’autres ! On rencontrera des personnes incroyables, des héros, des parents brisés, des jeunes israéliens qui rêvent de l’Extrême-Orient et de Berlin. On y découvrira des intervenants et intervenantes surprenants et passionnants. On y verra des séquences de films culte, on chantera et on peut-être même qu’on dansera…allez savoir !
Lph: Pour pouvoir participer à ces soirées, doit-on avoir des prérequis universitaires ou autres ? Est-ce accessible et compréhensible par tous ?
Dr M.B-A.: Aucun prérequis ! Juste avoir entre 18-30 ans et vouloir prendre part à l’aventure israélienne ! Les choses les plus profondes peuvent et doivent se dire simplement ; sinon c’est souvent des longues phrases pour ne rien dire.
Lph: Sur la forme : attire-t-on les jeunes aujourd’hui avec des conférences ? Pourquoi avez-vous décidé de lancer ce concept ?
Dr M.B-A.: Pour être un bon Juif, il ne suffit pas d’étudier la Torah et de pratiquer les commandements. Malheureusement, certaines fois c’est même le contraire qui peut se produire ! Il faut savoir penser les choses avec discernement, avec lucidité, en référence à nos textes fondateurs et en posant les problèmes à leur réelle dimension. Connaitre est très important mais ça ne change pas quelqu’un. Ce n’est que lorsque la connaissance est intériorisée qu’on se forge une identité. Une conférence est souvent trop calme ; ces rencontres sont basées sur de l’interactif, du dialogue, de la confrontation, des rires, des expériences partagées, des émotions…sur les choses de la vie. Je ne crois pas à une autre forme d’étude que celle-ci.
Lph: Le cycle va durer jusqu’au mois de juin à un rythme hebdomadaire. Quelles sont vos attentes en termes de fréquentation ? Avec quoi souhaiteriez-vous que les jeunes ressortent de ce cycle de conférences ?
Dr M.B-A.: Deux objectifs : qu’ils en demandent encore, et que les participants soient eux-mêmes capables d’animer de telles rencontres et créent des cadres parallèles.
Début des rencontres, le mardi 7 novembre
Inscription obligatoire via Google Doc : https://goo.gl/forms/LtM1dYjKM6rZkBnC3
Pour plus de renseignements:
Nissim: 058-8841170 / Sur FB: Merkaz Atid Israël / Mail: [email protected]
Guitel Ben-Ishay