Par Nadav Zohar
La Vallée des Gazelles, avec ses étangs, ruisseaux, ponts en bois et ses points d’observation, sert d’habitat naturel à plusieurs dizaines d’espèces d’oiseaux et de rongeurs, et surtout, à quelques 30 gazelles évoluant en toute liberté. Déployé sur une surface de 250 acres au cœur de Jérusalem, c’est le plus grand site naturel urbain du pays. À l’instar de Central Park à New York ou Hampstead Heath à Londres, cet espace d’un genre unique en Israël, est depuis peu devenu le poumon vert de la capitale. Mais le plus intéressant, c’est sans doute l’histoire qui lui a permis d’exister et d’échapper aux promoteurs immobiliers.
Niché entre les quartiers de Givat Mordeh’ai au nord, Bayit Vagan à l’ouest, Ramat Sharet au sud et à l’ouest, Gonenim et Katamonim, la Vallée des Gazelles occupe une place stratégique dans la ville. Au carrefour du centre commercial Malh’a, du stade Teddy, du Parc Technologique et du Jardin botanique, son emplacement de choix promettait cet espace sauvage, riche d’une faune et d’une flore exceptionnelles, à un destin immobilier qui eut tôt fait de les remplacer par du béton. Mais c’était sans compter sur la détermination des habitants du coin.
Au milieu des années 1990, allié à plusieurs organismes pour l’environnement, le Comité d’action pour la Vallée des Gazelles a mené une vaste campagne pour la sauvegarde et le développement de cette réserve naturelle, proposant à la ville un programme pour en faire un « espace public ouvert et développé ». A savoir, la conservation de la vallée et de sa biodiversité, et parallèlement, l’installation de points d’observation et de promenades destinés aux habitants du quartier et aux visiteurs.
Contre toute attente, en 2010, cette initiative citoyenne a finalement été acceptée par la mairie de Jérusalem et toutes les instances urbaines concernées. Et au printemps 2015, le parc, transformé selon les plans des riverains, a ouvert ses portes au public.
Depuis, ce coin de nature préservé entre l’autoroute Begin et les HLM de Katamon, et dont l’entrée est gratuite, ne désemplit pas et propose aux amateurs de nature et autres promeneurs des visites guidées, conférences et autres activités telles que permaculture, ateliers écologiques, journées d’étude à la découverte de la faune et la flore de Terre sainte, ou encore, séminaires et teambuilding pour les entreprises.
Quant aux principales concernées, les gazelles, elles semblent ne pas trop souffrir de ces intrusions contrôlées sur leur territoire aménagé, même si leur habitat a été réduit à peau de chagrin. Elles ont au-moins eu la chance de ne subir le traumatique transfert géographique que la construction d’un complexe immobilier leur aurait infligé…
Parc Naturel Municipal des Gazelles – Emek Hatsvaiim
Durant les vacances, le parc propose des activités et des visites guidées à la découverte des biches, des oiseaux, de la flore etc…
Plus d’infos sur le site: http://www.zvaiim.jerusalem.muni.il