Une nouvelle étude de l’Université Ben-Gourion du Negev trouve que les gens qui ont tendance à rêver, à s’absorber dans la lecture d’un livre ou regarder un film à l’exclusion de leur environnement sont ceux qui se sentiront plus fatigués en raison de la privation de sommeil et auront un temps plus difficile pour revenir à la vigilance complète, même après une nuit de huit heures de sommeil.
Les chercheurs affirment qu’un trait de personnalité appelé «absorption dissociative» en est la clé.
«Absorption dissociative est la tendance à contraindre involontairement son attention au point où l’on est inconscient de l’environnement. Elle implique un manque temporaire de la conscience réflexive, ce qui signifie que l’individu peut agir automatiquement en imaginant vivement, entraînant la confusion entre la réalité et la fantaisie », expliquent les chercheurs dans leur article, qui vient d’être publié dans Consciousness and Cognition.
Il existe une vaste littérature professionnelle sur les effets délétères de la privation de sommeil (partielle ou complète), y compris son effet sur l’humeur, la fonction cognitive et la fonction motrice. Dans le même temps, il y a eu très peu d’études qui ont identifié qui seraient particulièrement touchés par la privation de sommeil. Cette étude est la première à poser et à identifier le rôle de l’absorption dissociative.
Dr. Nirit Soffer-Dudek du Département de psychologie de BGU et le Colonel Shirley Gordon, chef de la section de la psychologie Aeromedical dans la Force aérienne d’Israël, qui est aussi un étudiant au doctorat au Département, ont identifié le rôle clé de l’absorption dissociative.
La question de savoir qui est le plus affecté par la somnolence est pertinente pour la population en général, mais elle est particulièrement cruciale quand il s’agit de personnes qui doivent fonctionner dans des situations extrêmes avec très peu de sommeil comme les pilotes, les soldats de combat, les chauffeurs professionnels et d’autres.
Dr. Soffer-Dudek, le colonel Gordon et leurs co-auteurs ont mené leurs expériences sur des pilotes de l’armée de l’air et des officiers opérateurs de drones à distance. Dans le cadre de leur formation, les pilotes et les opérateurs de drones ont participé à un séminaire de quatre jours leur exposant les effets subjectifs et objectifs de la fatigue. Le but était de souligner l’importance d’adhérer à un rythme de sommeil ordonné et suffisant pendant l’activité opérationnelle.
«Les gens qui ont tendance à rêver ont de la difficulté à réguler la transition entre les différents états de conscience et la transition entre les différents états éveillés et de sommeil», explique le Dr. Soffer-Dudek, «donc toute interruption de leur cycle veille-sommeil génère un fort bouleversement de leur système, et la personne a un temps plus long pour lutter contre la somnolence. »
L’étude est la première publication sur ce sujet, mais les chercheurs espèrent que ce trait de personnalité peut être un instrument dans la sélection des personnes pour des rôles clés dans l’avenir.
Source: BGU