Israël est devenu le spécialiste de la défense en tout genre. Tsahal a été créé, bien sûr, pour attaquer mais d’abord, à la différence de tant d’autres machines de guerre, pour se défendre, comme son nom l’indique. Nous avons inventé toutes les parades pour se protéger de tout objet non identifié venu du ciel ou de la mer, avec des intentions douteuses. Nous savons frapper aussi avant d’être attaqués, partout dans le monde, la nuit comme le jour. Nous avons démontré que nous pouvons aller sauver nos otages au fin fond de l’Afrique, car c’est notre devoir de tout faire pour les préserver de n’importe quel danger. Les exemples d’exploit de notre armée, comme de nos dirigeants et de nos soldats ne manquent pas.
Personne ne peut croire ces médisants professionnels internationaux qui ne font que diffamer, utilisant leurs seules armes contre nous : le mensonge, la haine et la jalousie.
Mais alors, pourquoi ne réussissons-nous pas à maitriser nos pulsions agressives quand il s’agit des rapports entre nous. Chacun sur notre terre sainte se permet des invectives plus dégradantes de jour en jour. On se traite de nazis, de fascistes, de dictateurs…On se menace, on s’insulte, on se dénigre à longueur de journée. Que ce soit à gauche comme à droite, la responsabilité reste collective. Nous apprenons à nos enfants non plus à s’entendre mais à tout simplement s’attaquer et mettre le feu. Nous passons notre temps à tirer à vue sur tout ce qui ne nous ressemble pas, donc sur pratiquement tout le monde. Le pays, qui, avant sa création n’était qu’un désert silencieux et triste, est devenu aujourd’hui plein de vie et même parfois trop bruyant. Hélas, au lieu de réunir nos forces et de construire notre avenir ensemble, un mal grandissant est venu s’installer entre nous, en nous. Il ne s’agit en aucun cas de fascisme comme le prétendent certains, mais plutôt d’une violence verbale proche tout simplement de l’hystérie. Elle touche malheureusement toutes les couches de la société et de l’échiquier politique. Elle est devenue monnaie courante, et le pire: chaque jour qui passe nous fait atteindre un autre pic de cette expression violente.
Chacun de nous a le droit de penser autrement et même à l’opposé de l’autre, mais attention! Le fait que nombre d’entre nous aient franchi la frontière morale en s’alliant au camp ennemi pour nous attaquer, nous impose de faire un arrêt pour réfléchir. Les dissensions, de plus en plus nombreuses et virulentes, font que nous risquons d’oublier petit à petit le sens et l’essence même de notre présence ici.
En s’éloignant les uns des autres, nous entretenons ceux d’entre nous, qui ont changé leur fusil d’épaule.
En ce jour où nous appelons à l’union des forces, en ce jour où nous fêtons la réunification de Jérusalem, qui osera faire retentir de nouveau le son rassembleur du Chofar, comme l’avait fait le Rav Goren en 1967 ? Qui osera lever le drapeau blanc, et tendre la main à l’autre, au-delà des divergences ? Un jour par an ne suffit pas pour remettre les prix symboliques d’excellence à chaque méritant et admirer les réalisations de notre peuple.
Cette capitale éternelle du peuple juif, Jérusalem, doit rester le centre du monde entier. Méritons ensemble de faire de ce lieu exceptionnel, le cœur de toutes nos convergences. Il est grand temps de tourner une nouvelle page, en entamant ce shabbat, un nouveau livre: Bamidbar.
Avraham Azoulay