Le président de Yesh Atid est un beau parleur. Mais sa rhétorique souffre d’une grave défaut: il est capable de dire une chose et son contraire avec la même capacité de conviction dans les mots comme dans sa gestuelle. Cela s’est vu dernièrement avec sa position, ou plutôt ses positions, quant au retrait de Donald Trump de l’accord avec l’Iran, et mardi, le journaliste Amit Segal, qui a la mémoire longue, nous offre un nouvel exemple de cet amateurisme.
Face à l’attitude la la Turquie, Yaïr Lapid a voulu critiquer le gouvernement et son chef en écrivant: « L’accord de normalisation que Binyamin Netanyahou a signé avec les Turcs fut une erreur. On ne se réconcilie pas avec des antisémites comme Erdogan. Il est temps que ce gouvernement dise tout haut ce qui était clair depuis longtemps: Erdogan fait partie de l’axe terroriste islamique ».
Ce qui n’est pas faux. Mais voilà ce qu’écrivait ce même Yaïr Lapid en juin 2016, après la signature de l’accord: « L’accord avec la Turquie est dur à avaler. Mais il y a d’un côté ce que nous ressentons tous, et de l’autre, il y a l’intérêt national et sécuritaire. Et l’intérêt national et sécuritaire doit avoir la priorité ».
Du Yaïr Lapid dans toute sa « splendeur ».
Photo Yonatan Sindel / Flash 90