Wanda Medushevskaya est décédée cette semaine dans la ville de Yerouham, dans le sud d’Israël. En juin 2000, elle avait reçu, avec sa mère Anna, le titre de ‘Juste parmi les Nations’ de la part de Yad Vashem. Son histoire est assez singulière.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Wanda vivait avec sa mère dans le village ukrainien de Budki, entre Odessa et Moscou. Son père Vasili, qui était tailleur, a été tué au cours d’une des purges de Staline. Il s’était lié d’amitié avec une famille juive, les Margolis. En juillet 1941, les Allemands ont envahi la région où elles habitaient qui est passée ensuite sous contrôle roumain. Les Margolis ont dû s’installer dans un ghetto et en 1943, le père de famille, qui craignait pour la vie des siens, les en a fait sortir. Il a alors demandé à Wanda et à Anna de les aider. Au péril de leur vie, elles ont caché cinq membres de la famille, trois enfants et deux adultes, pendant trois ans.
Après les hostilités, les deux familles sont restées très liées. En 1992, le fils unique de Wanda, Youri, a épousé une Juive et il s’est installé en Israël. Wanda l’a rejoint en 1997, après la mort de son mari, et c’est donc en Terre sainte qu’elle a fini ses jours.
Sa petite fille Anna a évoqué son souvenir avec une profonde émotion: « Ce qui me touchait surtout chez elle, c’était son grand cœur. Elle accordait de l’attention à chaque personne, comme s’il s’agissait de son propre enfant. C’est elle qui m’a élevée jusqu’à l’âge de 16 ans, étant donné que ma mère travaillait. J’aimais entendre les histoires de son enfance et de la période de la guerre, elle me racontait comment elle l’avait vécue et combien cela avait été dur ». Photo Aroutz Sheva