Pour la première fois de l’histoire des tribunaux rabbiniques en Israël, une femme qui refuse son guett a été condamnée à être incarcérée.
Si plusieurs histoires dramatiques de femmes dont le mari refuse de donner le guett sont mises en lumière ces dernières années, il existe aussi le phénomène inverse: des femmes qui refusent d’accepter leur guett, empêchant ainsi leur mari de refaire leur vie.
Un cas connu est celui du chanteur Shuli Rand, dont la femme refuse le guett depuis des années, et qui a fini par se remarier avec la journaliste Tzofit Grant, après que 100 rabbins se soient réunis pour l’autoriser à passer sous la houpa même sans être officiellement divorcé. Cette solution est certes applicable mais rare et compliquée à mettre en oeuvre. On estime que dans près de la moitié des divorces qui se passent mal, c’est la femme qui refuse de recevoir son guett.
Dans le cas présent, il s’agit d’un couple qui s’est marié en 2000 et qui a deux filles de 13 et 16 ans. Il y a 15 ans, des problèmes ont commencé à surgir à l’intérieur du couple. En 2018, le mari a entamé des démarches auprès du Beth Din, pour obtenir le divorce. Auparavant un jugement avait été rendu au tribunal du droit de la famille qui avait traité du partage des biens et avait confié la garde des filles au père.
D’après le Beth Din, la femme ne s’est présentée à aucune séance ni au tribunal civil, ni au tribunal rabbinique. Sur ordre du tribunal, la police l’a arrêtée et amenée de force pour assister aux débats lors desquels elle a refusé de répondre à la moindre question. Elle a été libérée sous caution et n’avait donc plus d’autre choix que de se présenter aux séances du tribunal.
Elle a alors refusé catégoriquement d’accepter son guett arguant du fait qu’elle voulait recoller les morceaux avec son mari.
Au fil des ans, le Beth Din a imposé des sanctions à la femme, dont la sévérité est allée en augmentant: retrait du permis de conduire, gel du compte bancaire, etc. Mais en vain.