Pour la première fois depuis l’ère Obama, un représentant américain et israélien ont étalé publiquement leur divergences sur la question de l’attitude à adopter vis-à-vis de l’Iran. Lors d’une table-ronde organisée par l’Israel Institute for Strategic Studies qui se tenait au Bahreïn sur le thème des politiques régionales de défense, le représentant du président Joe Biden a déclaré : « La campagne de pressions exercée sur l’Iran par le président Trump a été un échec et l’Administration actuelle ne se fait aucune illusion sur le fait que de nouvelles pressions pourraient modifier le comportement des Iraniens ».
Le délégué du président américain a évoqué la prochaine reprises des pourparlers : « Nous approchons de la reprise du dialogue avec l’Iran à Vienne. Nous espérons que la diplomatie réussira sans quoi nous emploierons d’autre moyens. Nous ne permettrons pas à l’Iran de se doter de l’arme atomique mais le force ne permettra pas de changer l’attitude des Iraniens mais uniquement de stopper leur programme nucléaire ».
Le conseiller israélien à la Sécurité nationale Dr. Eyal Hulta a répondu : « Les Iraniens ne feront pas de concessions juste parce qu’on le leur demandera gentiment ! Ceux qui prétendent que les pressions ne fonctionnent pas devraient examiner les deux administrations précédentes qui ont exercé des pressions sur l’Iran, ce qui a provoqué un changement de politique. Nous pensons que l’Iran ne changera d’attitude que lorsque nous l’y forcerons. Israël a déjà indiqué à plusieurs reprises qu’il se défendra par ses propres moyens si cela est nécessaire et nous nous y préparons ».
Le Dr. Eyal Hulta, dont c’était la première intervention publique depuis sa prise de fonction, avait entamé son propos en disant : « Le Moyen-Orient et le monde se trouve à un carrefour critique concernant l’Iran. C’est le moment de transmettre un message unitaire aux dirigeants iraniens leur disant que nous ne leur laisserons jamais obtenir l’arme nucléaire. Il faut prendre conscience et reconnaître que l’Iran traîne les pieds et joue le temps afin d’obtenir encore des concessions sur son programme nucléaire à moins que nous nous dressions face à lui avec fermeté. Si l’Iran obtenait la bombe atomique, la région que nous connaissons aujourd’hui n’existera plus et il y aura une course à l’arme nucléaire dans la région ».
Malgré les divergences de vue étalées publiquement, le Dr. Hulta a évité d’exprimer l’opposition israélienne à un retour à l’accord de Vienne, comme Yaïr Lapid s’y était engagé au nom du gouvernement israélien lors de sa visite à Washington.
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