Ces dernières semaines, les olim de France étaient à l’honneur au sein du gouvernement, du moins dans les déclarations… Retour sur les rebondissements autour d’un plan pour l’intégration des olim de France jusqu’à l’envoi d’une lettre par Qualita au Premier ministre pour comprendre les raisons de son blocage.
Acte I, 28 novembre 2018: signature d’un accord historique avec le ministère de l’Education
Depuis ce fameux mercredi de novembre, tous les espoirs étaient permis. Une prise de conscience réelle de la nécessité d’accorder des moyens spécifiques aux olim de France semblait actée. Le ministère de l’Education signait ce jour-là un accord avec l’association des centres communautaires en Israël et Qualita pour optimiser l’intégration des adolescents.
Acte II, 9 décembre 2018 : ”Ne manquons pas le coche historique de l’Alyah de France”, Binyamin Netanyahou
Au début de mois de décembre, les événements semblent s’emballer. Le Premier ministre en personne, en plein conseil des ministres, déclare sa flamme à l’Alya de France et s’engage à ne pas passer à côté de l’histoire avec un grand H, celle qui doit s’écrire avec les olim de France. Suite à une présentation de la situation par le ministre Naftali Bennett, le Premier ministre a chargé ce dernier d’élaborer un plan-cadre, en coopération avec le Conseil national de l’Economie, visant à renforcer l’Alya de France. Ce plan devrait ensuite être soumis à la commission ministérielle de l’Intégration et de l’Alya présidée par le Premier ministre. À cette commission assisteraient les ministres Yariv Levin, Zeev Elkin, Moshé Cahlon, M. Avi Sim’hon président du Conseil national de l’Economie ainsi que Yoav Horowitz, chef de staff du Premier ministre.
Qualita est un des partenaires à la rédaction de ce plan qui devait être présenté en conseil des ministres, dimanche dernier, le 23 décembre.
Entre temps, a eu lieu un rendez-vous fondamental organisé par Qualita. Un congrès des associations et professionnels de l’intégration, “OLIM BAKLITA”, qui s’est tenu à Tel Aviv le 13 Décembre. Animée en hébreu exclusivement, cette rencontre avait pour objectif de créer des liens entre ces différents acteurs des secteurs publics et associatifs qui sont confrontés souvent aux mêmes questions et défis. Près de la moitié des participants n’étaient pas francophones montrant l’intérêt croissant des Israéliens pour une meilleure intégration des olim de France. Myriam Leser, directrice adjointe de Qualita, s’est félicitée des retours de ce congrès qui aura permis une véritable avancée dans les liens tissés et dans la façon d’aborder l’intégration des Juifs de France. A la fin du congrès, tous les organismes présents ont été appelés à collaborer avec Qualita dans l’élaboration de ce plan. Depuis le congrès, un défilé d’associations rendent visite à Qualita et présentent des projets concrets et budgétisés ayant pour but d’aider à l’intégration des Juifs de France.
Acte III, 23 décembre 2018: Binyamin Netanyahou reporte l’examen du plan sine die
Ce dimanche devait marquer une nouvelle grande avancée mais la machine s’est enrayée. Pour des raisons inconnues, le Premier ministre a retiré de l’ordre du jour du conseil des ministres, le fameux plan pour lequel il avait mandaté Naftali Bennett et Avi Sim’hon.
La direction de Qualita n’a pas attendu pour réagir. Une lettre a été rédigée à l’attention du Premier Ministre. Ariel Kandel, directeur de Qualita, nous en dévoile le contenu : ”Nous avons demandé au Premier ministre qu’il nous explique pourquoi le travail effectué et prévu pour élaborer enfin un plan correspondant aux besoins de l’Alya de France, a subitement été suspendu”.
Pour autant, point de colère, ni de dépit: ”Nous sommes pragmatiques, nous nous battons pour les olim de France et nous irons jusqu’au bout. Cet épisode nous appelle plus que jamais à la vigilance. Notre principale revendication, celle que nous sommes déterminés à faire entendre, est que les olim de France doivent recevoir exactement les mêmes aides et la même écoute que les autres. Nous ne sommes pas anti-russes, nous voulons juste une égalité de traitement”.
Et le directeur de Qualita conclut en lançant un appel aux olim de France: ”Ce combat est le nôtre. Il n’est pas contradictoire d’être olé, sioniste, amoureux d’Israël et de dire, parallèlement, que le gouvernement n’en fait pas assez. Ce n’est pas être pleurnicheur que de réclamer ses droits. Qualita est un outil qui permet de faire levier, mais nous devons tous nous sentir concernés pour nous faire entendre”.
Guitel Ben-Ishay
C’est une honte pour nous, ils ne sont pas gentils avec les français