LPH a interviewé le rav Sadia Morali de Raanana à propos de la sortie de son livre « Lectures plurielles » consacré à des commentaires originaux des parachiyot de la Torah ainsi que des fêtes. Le rav Sadia Morali a exercé à Thionville puis à Lausanne avant de faire son alya avec sa famille. Il exerce comme aumônier des prisons et anime bénévolement le minyan francophone « Ohel Mordekhaï » à Raanana. Le livre a été préfacé par le grand-rabbin de France Haïm Korsia et il se termine par un hommage familial au dayan-rabbin Isaac Morali zatsal, au grand-rabbin Simon-Ye’hiel Morali zatsal et à son épouse Sylvia-Rachel Morali z.l. disparue il y a un an.
Le P’tit Hebdo : Comment est née votre idée d’écrire ce livre ?
Rav Sadia Morali : Depuis des années, je fais un dvar Torah hebdomadaire dans ma synagogue. Dans un premier temps, j’avais pris l’initiative de les envoyer régulièrement à mes neveux et nièces. Au fur et à mesure j’ai vu que cela pourrait constituer la structure d’un livre.
Lph: Au moment de prendre la décision, ne vous êtes-vous pas dit… « Encore un livre de commentaires sur les Parachyiot…? »
Rav S.M.: Non, car l’idée d’un livre est venue de manière progressive, comme l’aboutissement d’un processus. Par ailleurs, lorsque je préparais mes interventions et recherchais des commentaires, je tâchais de trouver des commentaires que l’on ne trouvait pas ailleurs et qui sont complémentaires. Par exemple « Tallelé ‘Haïm » du Rav Haïm Cohen (dit « Ha-‘Halban »), plutôt basé sur la Kabbala et l’enseignement du Ari Ha-Kadoch, des commentaires issus de la ‘hassidout du Rabbi de Loubavitch ou du « Netivot Shalom » (Rav Shalom Berzowsky, admour de Slonim), ainsi que les commentaires plus modernes sur la Torah par le Rav Shlomo Goren. Ces différents maîtres donnent des réponses différentes et originales à celles que l’on a l’habitude d’entendre.
Lph: C’est donc l’originalité du livre…
Rav S.M.: En quelque sorte. Le point commun entre ces différentes sources de commentaires est qu’elles sont généralement « indulgentes » avec le peuple juif et essaient de le juger « Lekaf Zekh’out ».
Lph: Comment avez-vous procédé ? Une paracha, un commentateur, ou avez-vous fait intervenir plusieurs commentateurs dans une même paracha ?
Rav S.M.: Non, j’ai à chaque fois utilisé les commentaires qui parlaient le plus à mon âme, qui correspondaient à ma vision du monde et du peuple juif.
Lph: Est-ce que cela correspond aussi chez vous, consciemment ou non, à un désir d’unité ?
Rav S.M.: Oui. J’ai le sentiment de plus en plus fort que l’ensemble des commentaires de la Torah, ce « puzzle » de « 70 visages de la Torah » est en train de se reconstituer ici en Erets Israël, en même temps que le rassemblement des exilés. Les commentaires que je cite sont parfois contradictoires mais ils relèvent de la même Vérité du D.ieu vivant.
Lph: Cette vision n’est-elle pas aussi le fruit de la tradition des rabbins d’Algérie dont vous êtes l’un des descendants ?
Rav S.M.: Vous avez sans doute raison. Les rabbins d’Algérie, dont mon père et mon grand-père, avaient une vision ouverte et globale de choses. Il n’y avait pas de dichotomie entre le monde « religieux » et le monde profane.
Soirée exceptionnelle de présentation du livre : Dimanche 6 mai à 20h00 à Yad Levanim – Rehov A’houza 147 – Raanana. Prix d’entrée : 30 sh. – Prévente : 054/478.60.35 ou 054/651.53.10
Commander le livre : « Lectures plurielles » Ed. Lichma – Commandes : www.lichma.com
Propos recueillis par Shraga Blum