La gauche israélienne est mal en point. Elle est plombée par un manque de leadership, un vide idéologique, sa déconnexion du pouls de la société israélienne et par ses lourdes erreurs passées qui ont laissé des traces, à l’image des accords d’Oslo. Elle cherche désespérément une nouvelle voie et une personne qui pourrait l’incarner. Pour la première fois dans l’histoire du sionisme, le Parti travailliste risque de disparaître du paysage politique en cas de nouvelles élections.
C’est le défi que lance le député Yaïr Golan, ancien chef d’état-major adjoint et proche de l’extrême gauche. Ayant commencé sa carrière politique au sein du parti microscopique « Israël Démocratique » créé par Ehoud Barak, formation presque mort-née, Yaïr Golan fait aujourd’hui « cavalier seul » et collabore avec Meretz sans être toutefois membre de ce parti.
Il a annoncé mercredi qu’il fonde un nouveau parti de gauche qui devrait réunir des éléments de Meretz, du Parti travailliste et de l’aile gauche de Bleu-Blanc. L’objectif de Yaïr Golan est « d’occuper une niche politique située entre Yesh Atid et la Liste arabe unifiée », liste arabe avec laquelle l’ancien chef d’état-major adjoint s’était d’ailleurs dit prêt à gouverner. Yaïr Golan a également indiqué être en contact avec des personnalités de la société civile. Au mois de mai, il avait déjà annoncé son désir de « ressusciter la gauche sioniste », défi complexe tant la gauche israélienne actuelle chante sur les partitions de l’extrême gauche.
L’ancien officier de Tsahal aura du mal à se construire une image de rassembleur de la gauche, tant ses prises de position sortent du consensus israélien, à l’image de sa comparaison indécente entre la société israélienne actuelle et l’Allemagne des années 1930 lors d’un discours de Yom Hashoah en 2016. Ses interventions à la Knesset, dans les commissions et lors d’interviews sont souvent virulentes, agressives et outrancières, émaillées d’accusations de « facisme » envers quiconque est de droite , preuve qu’il n’a pas vécu durant ces périodes sombres.
Photo Hadas Parush / Flash 90