Par Eden Levi Campana
Le mercredi 5 mars, Israël accompagnera Ohad Yahalomi, ז״ל, vers son dernier repos, rendant ainsi un hommage à un homme dont la vie a été brisée par le terrorisme. Ses obsèques marqueront la fin d’une attente insoutenable pour sa famille, ses proches et pour tous celles et ceux qui ont suivi son calvaire avec espoir et douleur.
En France, de nombreuses villes s’associeront à cet hommage à l’initiative de NETSAH, en collaboration avec plusieurs institutions, collectifs et associations (Centre européen du judaïsme, Collectif 7 octobre, Crif, Forum des familles des otages, FSJU, KKL, Mejf, Observatoire des réfugiés juifs des pays arabes, The truth, Tous 7 octobre, UEFJ, Siona, Wizo, …). En mémoire de cet homme profondément attaché à la nature, un olivier – symbole de vie et de paix – sera planté.
À Paris, la cérémonie principale se tiendra au Centre européen du judaïsme à 19h30. Elle comprendra une cérémonie religieuse avec l’allumage de bougies et la récitation du Kaddish par le Rav Olivier Kaufmann, suivie d’un hommage solennel en sa mémoire. Un olivier y sera également planté, perpétuant ainsi son souvenir. De nombreuses personnalités sont attendus.
A Nice la cérémonie se déroulera à la grande Synagogue de Nice à 18h30.
Ohad Yahalomi, 49 ans, était un franco-israélien installé au kibboutz Nir Oz. Époux de Batsheva et père de trois enfants – Eitan (12 ans), Yaël (10 ans) et Liel (1 an) –, il incarnait la force et la stabilité de sa famille. Ses proches le décrivaient comme un homme droit, un roc sur lequel on pouvait s’appuyer. Engagé au sein du Service de la Nature et des Jardins, il vouait une passion profonde aux voyages et à la nature, sources pour lui d’émerveillement et de sérénité.
Afin de se protéger des tirs de roquettes, le 7 octobre au matin la famille Yahalomi s’est réfugiée dans son mamad. Conscient du danger imminent, Ohad s’est posté devant la porte avec son arme de poing, déterminé à protéger les siens malgré une poignée défectueuse qui ne permettait pas de la verrouiller complètement. Lorsque des terroristes du Hamas ont pris d’assaut le kibboutz, il a résisté avec courage avant d’être touché par une balle.
Sa famille a ensuite été brutalement arrachée à son foyer. Batsheva et ses filles ont été enlevées, transportées sur une mobylette avec un ravisseur, tandis qu’Eitan et un travailleur étranger du kibboutz étaient conduits vers Gaza. Pourtant, grâce à un acte de bravoure inouï, Batsheva a réussi à s’extraire des griffes de ses ravisseurs et à retourner au kibboutz avec ses filles, espérant y retrouver Ohad. Mais celui-ci avait déjà été capturé.
Dès lors, Batsheva n’a pas arrêté de se battre pour la libération de son mari, multipliant les démarches et les appels à la communauté internationale. Son engagement, animé par une force inébranlable, visait à briser l’indifférence et à mobiliser les consciences. Mais l’espoir a cédé la place à la douleur lorsque, dans la nuit du 26 au 27 février 2025, le Hamas a restitué le corps d’Ohad. L’annonce officielle de son décès a été un choc pour sa famille et pour tous ceux qui espéraient encore un retour.
Aujourd’hui, son fils Eitan, libéré en novembre 2023 lors d’une trêve, doit affronter la douloureuse réalité de l’absence d’un père qui a tout donné pour lui, pour ses sœurs Yaël et Liel et sa mère Batsheva, femme exceptionnelle qui reste un modèle de force et de résilience, une mère courage qui, envers et contre tout, n’a jamais baissé les bras.
La France, qui a perdu 50 de ses enfants lors de l’attaque du 7 octobre, partage la douleur immense de sa famille et de ses proches. Depuis qu’il a été arraché aux siens, peu de médias et de partis politiques français ont pris la peine de parler d’Ohad Yahalomi.
En Israël, un hommage digne lui a été rendu. Son nom ne sera pas oublié. Son souvenir restera gravé dans la mémoire collective comme celui d’un homme de courage et de dévouement, fauché dans l’horreur mais dont l’héritage de sacrifice et d’amour pour les siens perdurera à jamais.
Que sa mémoire soit une bénédiction.
Eden Levi Campana