Le quotidien Israël Hayom dévoile aujourd’hui (lundi), l’existence d’un fonds secret extra-budgétaire, géré par le ministère des Finances afin de prêter des millions à l’Autorité palestinienne.
L’existence de ce fonds a été mise à jour dans la réponse donnée par l’Etat à une plainte déposée par le Forum Kohelet devant la Cour suprême. La représentante de l’Etat a reconnu qu’Israël s’était engagé à prêter 100 millions de shekels aux Palestiniens et que cet argent était puisé dans un fonds extra-budgétaire géré par l’administration civile de Judée-Samarie et la branche budgétaire du ministère des Finances.
Cette information interpelle dans la mesure où lors de tous les débats à la Knesset relatifs aux sources de financement de l’argent transféré à l’AP, ce fonds n’a jamais été mentionné.
Un tel fonds extra-budgétaire doit pourtant rester un instrument exceptionnel, dont la création et le fonctionnement doivent être soumis à une autorisation spéciale du comptable du ministère des Finances.
La plainte déposée par le Forum Kohelet vise à obliger l’Etat à faire preuve de transparence sur les transferts d’argent vers l’Autorité palestinienne. Ces transactions sont entourées d’un flou entretenu officiellement pour des raisons de sécurité nationale et pour préserver les relations extérieures de l’Etat d’Israël.
Selon Me Ariel Erlich, avocat du Forum Kohelet, nous sommes face à une infraction de la part des services de l’Etat: ”Si la loi fixe ce qui est permis et ce qui est interdit de transférer à l’Autorité palestinienne, alors l’Etat n’a pas le droit de créer un fonds extra-budgétaire pour contourner cet interdit”.
Et il va encore plus loin: ”Cela sent la dissimulation, l’infraction à la loi sur le financement du terrorisme. Nous espérons que le tribunal ne permettra pas au ministère des Finances de continuer à dissimuler et à se cacher derrière un écran de fumée. Les citoyens israéliens doivent savoir si l’argent public est utilisé pour financer le terrorisme en contournant les lois fixées par la Knesset”.
Le ministère des Finances se défend de tout financement obscur. Il affirme que le fonds est financé par des actions comme la vente de terrains dans la région ou l’exploitation de carrières de minerais. Il déclare que l’argent déposé dans ce fonds est utilisé pour promouvoir des actions en Judée-Samarie et rappelle qu’il fournit aux députés toutes les réponses à leurs interrogations concernant le prêt à l’AP, ne cherchant à cacher aucune information.