Une émouvante cérémonie s’est déroulée mardi dans une église du nord-est de la Thaïlande, où Sirion Watchara, 33 ans, a été accueilli par plus de 150 personnes venues célébrer son retour. Cet ancien otage du Hamas, enlevé lors de l’attaque du 7 octobre au kibboutz Nir Oz, a été libéré le 30 janvier dernier après 482 jours de captivité avec quatre autres ressortissants thaïlandais. Il a confié à l’agence Reuters des détails sur sa captivité.
Parti en Israël en 2020 avec son frère pour subvenir aux besoins de sa famille, il reconnaît avoir eu des appréhensions avant son départ pour en Terre sainte : « J’avais peur d’aller au Moyen-Orient, mais je devais y aller quand même. A mon arrivée, c’était excitant, ce n’était pas comme à la maison », se souvient Sirion.
Employé comme travailleur agricole dans le kibboutz, il dit avoir été réveillé par des tirs le matin du 7 octobre, avant de se retrouver face aux terroristes. J’ai levé les mains en l’air en criant ‘Thaïlandais, thaïlandais !’. Ils ont alors pris mon téléphone et m’ont encerclé. »
Concernant sa captivité, le jeune homme raconte l’alimentation irrégulière, alternant entre des repas corrects et des journées de disette. La barrière de la langue limitait la communication avec ses ravisseurs à de simples gestes. Pour garder le fil du temps, il notait les jours sur un bout de papier fourni par ses geôliers.
Durant sa détention, il a partagé sa cellule avec deux autres Thaïlandais, Banawat Saithiaw, 27 ans, et Sathin Suwankham, 34 ans. Tous les trois se sont serré les coudes. « Il fallait que je survive, que je parvienne à retrouver ma famille », dit-il.
La libération est venue après plusieurs faux espoirs. Trois jours avant sa liberté retrouvée, ses ravisseurs lui ont annoncé un cessez-le-feu imminent. « Cette fois-là, j’y ai cru. Je les ai même vus faire la fête et tirer en l’air », raconte-t-il.
Aujourd’hui, Sirion aspire à une vie paisible auprès de ses parents vieillissants et de sa fille, avec laquelle il espère rattraper le temps perdu. « Nous voulions simplement travailler et nous assurer que notre famille puisse vivre heureuse et confortablement », conclut-il, avant d’ajouter : « Je ne veux pas qu’il y ait la guerre, je veux que la paix vienne. »