L’analyste et écrivain égypto-américain Hussein Abu Bakr Mansour, qui a fui le régime de Mohamed Morsi en 2012, explique dans un texte récent pourquoi, selon lui, il ne peut pas y avoir d’Etat palestinien.
Il explique qu’il a pendant des années nourri l’espoir qu’une identité palestinienne qui ne serait pas antisémite pourrait émerger un jour: »J’ai essayé, malgré mes doutes, d’imaginer un avenir où les communautés palestiniennes pourraient, d’une manière ou d’une autre, se construire sur un principe de coexistence pragmatique, voire créer leur propre éthos civique, libéré des impulsions destructrices qui, à maintes reprises, se sont exprimées par la violence », écrit Abu Bakr Mansour.
Puis il avoue avoir perdu toutes ses illusions et parle désormais de l’échec du projet palestinien d’un Etat palestinien souverain. »Les Palestiniens n’ont jamais emprunté la voie politique adéquate », affirme-t-il, »Au lieu de cela, ils ont cultivé une identité basée sur un cycle infini de plaintes et de victimisation. Trop souvent, le terrorisme est devenu un mode d’expression glorifié, célébré par les intellectuels occidentaux les plus corrompus, qu’ils soient radicaux européens, arabes ou même juifs, assis au sommet des institutions culturelles et académiques de l’Occident ».
L’écrivain fait le lien avec les attaques du 7 octobre et la réaction de la rue à Gaza, notamment lors de la remise des corps des enfants Bibas: »Quand la monnaie d’échange principale d’un peuple devient l’enlèvement de civils et l’exhibition de leurs corps sous les acclamations d’une foule en liesse, ce peuple abandonne tout droit moral et toute légitimité à revendiquer un État. Les événements récents, comme les images d’enfants de Gaza déambulant autour des cadavres d’otages en plein jour, ne sont pas une atrocité isolée. Ils sont l’aboutissement d’un long cortège de destruction, une manifestation d’un effondrement moral et culturel plus profond », souligne-t-il.
Et d’ajouter: »Aucune véritable direction palestinienne ne semble capable de guider son peuple vers une société pacifique et tolérante. Au contraire, la seule constante dans leur leadership repose sur l’incitation à la haine, les illusions de conquête et la fierté dans des actes contraires aux valeurs humaines fondamentales ».
Dans ce contexte, Abu Bakr Mansour rejoint l’idée de relocalisation des populations palestiniennes lancée par Donald Trump: »La solution la plus raisonnable serait d’intégrer les populations palestiniennes dans des États-nations déjà établis, comme la Jordanie, l’Égypte ou d’autres pays arabes où des millions de Palestiniens résident déjà. Cela leur permettrait enfin d’échapper à la cage de la victimisation éternelle, d’obtenir des droits et une stabilité, d’avoir de réelles opportunités économiques et de construire un avenir débarrassé de la violence ».
L’écrivain égyptien dénonce, par ailleurs, l’antisémitisme ancré dans l’identité palestinienne et estime qu’il est »impossible d’ignorer l’endoctrinement constant, l’incitation sans fin à la haine des Juifs. Leur réservoir idéologique est empoisonné, rendant toute paix impossible ».
Il fait un constat sur cette base: »Il faut se confronter à la réalité : le projet politique palestinien n’a engendré que la tragédie. Si la région veut la paix, si le peuple palestinien veut un avenir normal alors il est temps de mettre fin à cette illusion destructrice ». Autrement dit il prône l’abandon de l’idée d’un Etat palestinien.
»La seule voie viable est d’assurer aux Palestiniens la possibilité de s’intégrer en tant que citoyens dans des États arabes stables. Les événements récents à Gaza ont fait passer ce débat d’une simple spéculation à une nécessité morale urgente. La vérité est désormais inévitable: la « Palestine » ne doit plus exister en tant que projet politique. Il est temps d’aller de l’avant », conclut-il.