Cela va bientôt faire un an que le gouvernement Bennett-Lapid a signé un accord sur l’avenir de l’avant-poste d’Evyatar en Samarie.
Pour mémoire, après un attentat au carrefour de Tapouah, quelques familles juives avaient décidé d’installer des caravanes dans cette zone, qui ne recouvre pas de terrains privés.
Leur installation s’étant faite sans permis préalable, il fallait que le gouvernement décide entre la régulariser ou expulser les familles. Ce choix a été la première épreuve du nouveau gouvernement à peine élu. Fin juin 2021, un compromis était trouvé.
Selon l’accord conclu, les cinquante-trois familles devaient quitter les lieux sans résistance mais les infrastructures ne seraient pas démantelées car l’avant-poste n’est pas installé sur des terres privées. Le ministère de la Défense devait y placer immédiatement une compagnie de Tsahal et au mois d’août une yeshivat-hesder devait s’y installer en attendant que le processus de régularisation aboutisse par la qualification du terrain comme terre domaniale et la réinstallation des familles.
Cet accord avait été accepté, à la surprise générale il faut le dire, par les responsables des implantations dont l’organisation Nahala, de Daniela Weiss et le président du conseil régional de Samarie, Yossi Dagan.
Il avait été salué par l’aile droite du gouvernement, donnant ainsi des gages à son électorat, quelques semaines seulement après avoir constitué une coalition avec l’extrême-gauche et le parti arabe de Ra’am.
Seulement le son de cloche dans le camp de Lapid n’a jamais été aussi tranché. Le ministre des Affaires étrangères mais aussi les députés de Meretz ou d’Avoda n’ont eu de cesse depuis d’affirmer qu’Evyatar ne serait pas régularisé, contrairement à l’accord signé avec les habitants.
Le processus décrit dans l’accord a, néanmoins, été enclenché et au mois d’août 2021, l’Administration civile en Judée-Samarie a achevé ses travaux de vérification du statut juridique des terrains de l’avant-poste d’Eviatar. Il s’avère que 60 dounam ( 6 hectares) sont effectivement des terres domaniales sur lesquelles il est possible d’édifier un nouveau point de peuplement, comme l’affirmaient déjà la cinquantaine de familles qui y étaient installées.
Et depuis… l’affaire est au point mort. L’armée est certes sur place et surveille les lieux nuit et jour, les infrastructures sont toujours là mais aucune yeshiva n’a vu le jour et aucune avancée en direction d’un retour des habitants et de la régularisation du point de peuplement, n’est à noter.
Rappelons qu’Evyatar fait partie des revendications de Nir Orbach pour se maintenir dans la coalition. Cette semaine pourrait être décisive pour l’avenir du gouvernement avec la possibilité d’un vote de dissolution de la Knesset ce mercredi si Orbach décidait de le soutenir.