La réunion vendredi dernier des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne n’a pas abouti sur une résolution unanime quant à des sanctions de l’UE envers Israël (!!) en cas de rétablissement de souveraineté une partie de la Judée-Samarie. Certains pays, dont la France, étaient allés jusqu’à demander l’établissement d’une liste recensant les programmes et projets de coopération entre l’UE et Israël qui seraient annulés en pareil cas! Une attitude que l’UE n’oserait adopter envers des pays comme la Chine ou l’Iran.
L’unanimité requise n’ayant pas été obtenue, le délégué aux Affaires étrangères Josep Borell a toutefois tenu à publier une nouvelle fois une déclaration « en son nom », empreinte d’arrogance, mettant en garde Israël contre une telle démarche: « Nous appelons Israël à s’abstenir de toute décision unilatérale qui amènerait à une annexion des territoires palestiniens occupés (sic), démarche qui serait contraire au droit international ».
Il est « intéressant » de comparer l’attitude hypocrite européenne à propos de l’unilatéralité suivant les cas: dans un document du 23 mars 2005 émanant de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale sur le rôle de l’Union européenne dans la solution du conflit au Proche-Orient, il est dit que « l’annonce par le Premier ministre israélien (Ariel Sharon) d’un projet de désengagement unilatéral de la bande de Gaza et l’élection du nouveau président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, ont ouvert une nouvelle page du processus de paix« . Dans ce long document, le retrait unilatéral israélien de la bande de Gaza y est décrit « comme une opportunité historique conjointement avec l’arrivée au pouvoir d’un nouvel exécutif palestinien disposé à se démarquer des mouvements terroristes »…(sic)
L’argument de l’opposition à des actes unilatéraux est donc pure tartufferie de la part des dirigeants de l’Union européenne: les actes unilatéraux d’Israël sont les bienvenus lorsqu’il s’agit de céder, de reculer, de faire des cadeaux aux terroristes quitte à mettre le pays en danger mais ils sont soudain à dénoncer dès qu’il s’agit pour Israël de faire valoir ses bons droits territoriaux reconnus par la communauté internationale depuis 1920.
Les dirigeants israéliens feraient bien de rappeler à l’UE qu’Israël n’est pas un enfant que l’on peut ainsi menacer de punition s’il n’obéit pas au doigt à l’oeil, surtout si les dessous de ces exigences font appel à un antisémitisme séculaire toujours présent dans l’esprit européen.
Photo Illustration