Une étude a été réalisée durant les trois premiers mois de 2021 par la société Malinbaum, spécialisée en analyse des réseaux sociaux. Elle a scanné les comptes Twitter de personnalités politiques et médiatiques pour déterminer quelle était leur influence sur l’opinion publique. Pour cela, elle a employé les méthodes de Big Data et analysé les réactions des internautes aux posts publiés sur Twitter, en intégrant à la fois le nombre de “followers” mais aussi les “likes” et les commentaires afin de définir un “taux d’influence”.
Le rapport montre que celui qui a la plus grande influence actuellement sur la toile est le journaliste de droite Yinon Magal, qui bénéficie de 140.000 “followers” sur son compte Twitter et est crédité de 1.134.107 “points d’influence”. En deuxième position arrive le Premier ministre Binyamin Netanyahou avec 2 millions de “followers” et 1.130.816 “point d’influence”. En troisième position arrive l’ancien journaliste du Haaretz Haïm Levinson avec 131.000 “followers” et 603.397 “points d’influence. Dans les dix premiers, viennent ensuite : l’avocate Kineret Barashi (droite), le journaliste Amit Segal (droite/sioniste religieux), le journaliste Akiva Novik (droite/sioniste religieux), Yvgeny Zarovinsky (droite), Shimon Riklin (droite/sioniste religieux), Israël Frei (droite/sioniste religieux) et Yaïr Lapid (centre gauche).
Sur ce point, l’étude montre que les médias traditionnels tels que les grandes chaînes de télévision ou les journaux classiques tels que Haaretz, Yediot A’haronot ou Maariv, majoritairement à gauche, ont perdu de leur influence dans l’opinion publique au profit des réseaux sociaux qui ont vu émerger une nouvelle génération de “faiseurs d’opinion” plus en phase avec le pouls de la population. A noter que de plus en plus en plus de journalistes sionistes-religieux entrent dans le “Top 50” des personnalités les plus influentes sur Twitter.
N’est pas diviseur qui l’on veut nous faire croire…
Un aspect encore plus édifiant de cette étude est la répartition des posts publiés sur Twitter par les chefs de partis politiques selon les critères “messages diviseurs” ou “messages unificateurs”, avec une surprise qui n’en est pas : ceux qui dénoncent le plus l’incitation et la division sont précisément ceux qui s’y livrent le plus ! Malinbaum a ainsi épluché les messages postés durant les trois mois de campagne électorale et en voici les résultats en fonction du contenu incitateur ou diviseur :
- Avigdor Lieberman (Israël Beiteinou) : 55 messages diviseurs contre 0 message unificateur.
2. Yaïr Lapid (Yesh Atid) : 12 messages diviseurs contre 3 messages unificateurs.
3. Nitzan Horovitz (Meretz) : 7 messages diviseurs contre 0 message unificateur.
4. Gideon Saar (Tikva ‘Hadashah) : 3 messages diviseurs contre 0 message unificateur.
5. Benny Gantz (Bleu-Blanc) : 2 messages diviseurs contre 2 messages unificateurs.
6. Ayman Oudeh (Liste arabe unifiée) : 2 messages diviseurs contre 2 messages unificateurs.
7. Meirav Michaeli (Parti travailliste) : 1 message diviseur contre 2 messages unificateurs.
8. Arié Dery (Shass) : 0 message diviseur contre 4 messages unificateurs.
9. Betzalel Smotritch (Hatziyonout Hadatit) : 1 message diviseurs contre 5 messages unificateurs.
10. Naftali Benett (Yamina) : 1 message diviseur contre 7 messages unificateurs.
Et la palme revient à celui qui est accusé de manière acharnée “d’inciter et de diviser”:
Binyamin Netanyahou : 1 message diviseur contre 18 messages unificateurs !
(Les posts des partis Yahadout Hatorah et Ra’am n’ont pas été recensés dans cette étude).
Sur les populations ciblées par les messages d’incitation, c’est la population orthodoxe qui a été la plus visée, suivie par la droite en général, puis les forces de sécurité, et en tout dernier la gauche et les Arabes.
Cette étude montre de manière magistrale l’amplitude du décalage entre les réalités et ce que certains milieux politiques et médiatiques tentent d’imprimer dans la conscience collective.
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