Le chef d’Etat-major Gadi Azencot a pris une mesure supplémentaire dans sa politique voulue de réduire l’influence religieuse au sein de Tsahal. Il a annoncé que le département de l’Identité juive de Tsahal sera retirée du grand rabbinat de Tsahal et sera désormais rattaché à celui des Ressources humaines commandé par le général Hagaï Topolansky.
Cela faisait de longs mois que les débats étaient vifs à propos de ce département. Des officiers supérieurs ainsi que des députés de gauche se plaignaient de « l’immixtion croissante » du fait religieux au sein de l’armée! Leur crainte s’exprimait notamment autour du refus d’obéir en cas d’expulsions de juifs. Il fut question à un moment de rattacher ce département à celui du Département de l’Education de Tsahal, ce qui entraîna de vives réactions de la part de rabbanim. Finalement, Gadi Azencot a tenté de trouver un compromis en le plaçant sous la coupe des Ressources humaines. Des discussions vont s’ouvrir durant cette année pour définir les nouvelles attributions du Département de l’Identité juive.
Les rabbanim sionistes-religieux ainsi que le parti Habayit Hayehoudi ont déjà dénoncé cette réforme dans laquelle ils voient une tentative de réduire l’influence religieuse au sein de l’armée alors que le nombre de religieux ne cesse paradoxalement d’augmenter notamment chez les sous-officiers et officiers des unités combattantes. La césure s’est également sentie au sein du gouvernement où le ministre de l’Intégration et de l’Alya Zeev Elkin, religieux, s’est dit opposé à cette décision alors que le ministre de la Défense Moshé Yaalon la soutient.
Cette lutte d’influence dans Tsahal est à rattacher plus généralement à celle qui caractérise la société israélienne dans son ensemble entre ceux qui voient la multiplication des kippot crochetées dans des postes-clé comme un signe positif et encourageant, une sorte de signe des temps, et ceux qui ont peur d’être « envahis et phagocytés » par les religieux.
Photo Porte-parole Tsahal