La chaîne Aroutz 2 a ouvert son journal de mardi soir avec une nouvelle qui semblait réjouir ses journalistes: Donald Trump changerait de cap sans sa politique au Proche-Orient. Le commentateur politique Oudi Segal croyait savoir que le nouveau président américain est plus que déterminé à pousser vers une solution du conflit au moyen de ce fameux “deal” qu’il affectionne à l’exemple du monde des affaires et qu’il rééquilibrerait actuellement sa politique entre Israël et l’Autorité Palestinienne.
A cet effet, le président américain aurait fait savoir à Israël qu’il compte lancer d’ici quelques semaines une initiative sérieuse en direction de l’Autorité Palestinienne afin de relancer le processus de négociations. Son émissaire Jason Greenblatt, qui vient à peine de quitter le Proche-Orient après une tournée diplomatique, va se rendre mercredi à Amman afin d’y rencontrer les ministres de la Ligue arabe réunis en sommet mais aussi Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité Palestinienne. Ce sera la seconde rencontre entre les deux hommes en dix jours.
Par ailleurs, toujours selon Oudi Segal, l’Administration Trump aurait lancé simultanément un avertissement au gouvernement israélien concernant la poursuite de la construction juive, afin de faciliter les conditions d’une relance des pourparlers.
Il faut toutefois rester prudent face à l’enthousiasme d’une chaîne de télévision qui affectionne particulièrement tout ce qui pourrait mettre des bâtons dans les roues du gouvernement Netanyahou.
Mais même en admettant que ces informations soient exactes et que le président Trump compte aller de l’avant de manière volontariste, Israël se trouverait quand même dans une situation bien meilleure que celle qui prévalait à l’époque des navettes de John Kerry. Pour la première fois, les pressions seraient exercées de manière égale sur les deux parties, avec peut-être même plus d’intensité sur l’Autorité palestinienne, qui jouissait jusqu’à présent d’une indulgence et d’une immunité sans précédent.
La conséquence d’une telle volonté de “deal” serait que l’Autorité Palestinienne se verrait dans l’obligation de jouer cartes sur table et de dévoiler enfin publiquement ce qu’elle veut réellement et ce qu’elle serait prête à concéder.
Et ce ne sera sûrement pas ce que Donald Trump aurait voulu entendre.
Photo Kobi Gideon / GPO