Le ”plan du siècle” est perçu dans la région, comme très pro-israélien, pourtant les différentes réactions montrent des fissures dans la position arabe. Qui est pour, qui est contre ? Que pouvons-nous apprendre des réactions ?
Après plusieurs années pendant lesquelles la question palestinienne a été rebutée en marge de l’actualité, le plan Trump replace le sujet dans les grands titres des réseaux arabes. Les réactions dans le monde arabe nous renseignent sur trois niveaux de rapport à la proposition : le rejet total, la réserve et l’acceptation partielle. Pour des raisons évidentes, il n’y a pas d’acceptation totale de l’offre américaine : d’abord parce qu’elle demande de renoncer au droit du retour et ensuite parce qu’elle reconnaît le droit d’Israël d’annexer les implantations, ce qui revient pour le monde arabe à trahir le peuple palestinien. Si les pouvoirs arabes soutenaient ouvertement ces points, cela remettrait en cause leur légitimité aux yeux des peuples.
L’Autorité palestinienne préfèrerait la paix avec le Hamas ?
Comme prévu, le refus le plus total provient de la partie qui aurait dû être le partenaire des négociations – l’Autorité palestinienne. Cette réponse négative était claire et nette depuis plus d’un an, bien avant que les détails de la proposition américaine ne soient dévoilés. L’initiative de Trump est perçue par les Palestiniens comme un retrait des propositions précédentes, avec en tête les accords d’Oslo et la proposition saoudienne, qui parlaient des frontières de 1967 comme base de négociations. Le refus conjoint de l’Autorité palestinienne et du Hamas crée une fenêtre d’opportunité unique pour une union interne palestinienne.
Abou Mazen a profité de la déclaration américaine pour appeler le Hamas à débattre de la façon de réagir. La réponse du Hamas à cet appel n’est toujours pas claire. Le mouvement exige que l’Autorité palestinienne mette fin à sa coopération sécuritaire avec Israël et qu’elle annule totalement les accords d’Oslo. Mais de tels pas mettent en danger l’Autorité palestinienne et pourraient amener le Hamas au pouvoir. Nous saurons bientôt si Abou Mazen a réussi à tirer profit du “plan du siècle” pour promouvoir la réconciliation interne palestinienne.
Les Jordaniens du côté des Palestiniens
La réaction jordanienne était prévisible puisque la majorité de la population est composée de réfugiés palestiniens. Les commentateurs de Judée-Samarie, de Gaza et de Jordanie ont tous adopté une position totalement identique. Ils ont qualifié le “plan du siècle” de ”nouvelle déclaration Balfour”, qu’il signait ”la mort du processus de paix” et qu’il n’était rien d’autre qu’une bouée de sauvetage pour le Président Trump et son ami le Premier ministre Netanyahou noyé dans ses démêlés juridiques et qui risque de perdre les élections en Israël.
Le président du parlement jordanien a condamné la déclaration américaine en disant : ”C’est un jour noir qui rappelle la déclaration Balfour”. Le mouvement des Frères Musulmans en Jordanie a martelé que la Palestine n’était pas à négocier et qu’elle était une terre sainte, ce qui correspond à la position du Hamas. Les ”Frères” ont appelé à la reprise du Djihad pour libérer la Palestine. La position officielle du Royaume Hachémite est plus modérée et floue : un soutien général à une solution à deux États et la fin de l’occupation.
Une surprise du Qatar, une position saoudienne mitigée
La réaction la plus surprenante est celle de la principauté du Qatar, dont on attendait une condamnation sans appel. Le Qatar est le principal bailleur de fonds du Hamas aujourd’hui et une partie de ses dirigeants vivent à Doha. Selon la déclaration qatarie, l’accord doit respecter les droits des Palestiniens, dont le retour des réfugiés et les frontières de 67. Cette réponse mesurée met en lumière la dépendance du Qatar envers les États-Unis et fait allusion au fait que la riche principauté n’est pas intéressée à conclure des options économiques entre les Américains et les pays du Golfe.
La position saoudienne est la plus stricte des pays sunnites modérés. La réaction officielle était l’expression du respect de l’initiative de paix américaine et l’appel à des négociations directes entre les deux parties. Mais parallèlement, le Roi a appelé Abou Mazen pour le garantir de son soutien.
L’Arabie Saoudite se considère comme la puissance motrice du processus de paix dans le cadre de sa proposition de 2002, posée sur la table de la Ligue Arabe. Suivant cette offre, Israël doit renoncer aux territoires acquis en 1967 et répondre aux demandes palestiniennes en échange d’une normalisation totale des relations avec le monde arabe. Contrairement au plan du siècle, la proposition saoudienne comprend le retour des réfugiés, la division de Jérusalem, le démantèlement des implantations et encore d’autres points favorables à l’Autorité palestinienne.
Pour l’Egypte, les Emirats, Oman et le Bahreïn
L’Egypte voit en Trump un ami qui la soutient, contrairement au gouvernement américain précédent qui considérait Al Sissi comme un dictateur arrivé au pouvoir après un putsch. L’Egypte veut la résolution du conflit israélo-palestinien pour promouvoir un développement économique de la région, qui la sauverait du marasme dans lequel elle se trouve. La guerre sans fin à Gaza a une influence négative sur le tourisme et l’économie de la région, notamment du Sinaï. La réaction égyptienne ne comporte aucune réserve, le pays appelle les deux parties à examiner le plan et à revenir sur le champ aux négociations directes.
Des représentants diplomatiques des trois principautés étaient présents lors de la cérémonie de présentation du plan. Leur présence témoigne, bien sûr, de leur soutien. Les Émirats et le Bahreïn soutiennent la proposition américaine, parce qu’ils voient leur intérêt économique et sécuritaire (face à l’Iran) avant tout. Sur le plan sécuritaire, ils sont faibles et entièrement dépendants des États-Unis.
Rappelons que c’est le Bahreïn qui a accueilli, il y a quelques mois, la conférence de préparation en vue de la proclamation du “plan du siècle” (que les Palestiniens ont boycottée) et il est aujourd’hui le pays arabe leader dans la normalisation des relations avec Israël. Au Bahreïn vivent une majorité de 60% de shiites pro-iraniens qui menacent le pouvoir sunnite. Malgré leur faible nombre (quelques dizaines), c’est une juive qui a été nommée, il y a quelques années, ambassadrice du Barheïn aux États-Unis et les Juifs ont une représentation parlementaire.
La position de la principauté d’Oman n’est pas liée uniquement à la menace iranienne. Elle est conforme à la politique traditionnelle des sultans, d’un État neutre, qui essaie de jouer l’intermédiaire entre les positions en présence au Moyen-Orient et de rester en bons termes avec les pays de la région, Israël et les États-Unis.
Une poussée vers l’Iran
Un commentateur palestinien a affirmé dans le journal londonien ”Al Qods Al Arabi” que le plan du siècle était le plus beau cadeau que l’Iran pouvait recevoir en ce moment, alors qu’il fait face à des sanctions américaines économiques et diplomatiques sans précédent. Il explique que la proposition de Trump rapproche le monde arabe de la ligne de refus représentée par l’Iran, le pouvoir syrien et le Hezbollah et l’éloigne de la position américaine.
Sur la base de cette analyse, on comprend mieux l’appel du roi d’Arabie Saoudite à Abou Mazen. L’axe sunnite modéré craint que le plan américain ne pousse les Palestiniens dans les mains de l’axe iranien.
Les réactions de la presse arabe montrent que le plan Trump n’est pas applicable sur le terrain puisque le partenaire principal – les Palestiniens, ne sont pas prêts à en débattre. La position palestinienne bénéficie d’un grand soutien dans le monde arabe y compris dans les pays alliés des États-Unis. Pour l’heure les Américains vont tenter de s’appuyer sur les pays prêts à faire avancer leur proposition et à faire pression sur l’Autorité palestinienne par des biais économiques (principautés du Golfe) et politiques (Egypte), afin de l’amener à la table des négociations.
Des différentes réactions à la proposition américaine nous pouvons déduire la profondeur de la division dans le monde arabe. Nous pouvons aussi deviner quelle sera la position future de chaque pays arabe dans les négociations entre Israël et les Palestiniens, si et quand sera trouvé un moyen pour les relancer.
Source: Yediot Aharonot
Par Yaron Friedman
Photo by Wisam Hashlamoun/Flash90
Cette analyse est plutôt médiocre.
Elle n’apporte absolument aucun éclairage sur la situation qui prévaut aujourd’hui.
On le sait, les arabes et les musulmans en général sont très divisés. Les déclarations officielles ne reflètent en rien les positions réelles des gouvernements musulmans et encore moins celles de leurs peuples. Quant à dire que la Jordanie est composée d’une majorité de “réfugiés palestiniens c’est la preuvre d’un amateurisme journalistique.
Ce que l’on constate simplement c’est qu’il ne s’agit pas d’un conflit entre les israéliens et le peuple inventé mais d’un refus du monde en général et des arabes en particulier de laisser Israël souverain sur sa terre.
Israël même “laïque” est la négation absolue de l’athéisme, du polytéisme, du christianisme et de l’islam.
Shabbat Shalom.
C’est une terre sainte quand un peuple saint y vit.
Israël c’est la terre des fils d’Israël.
pour qui l’AP lutte-telle pour créer un état ? les palestiniens ne veulent pas être dirigés par l’AP ni par les hamas et l’AP ne veut pas d’eux !!
l’AP ne veut pas de juifs ni de palestiniens dans son futur état !! en fait la seule chose qui l’intéresse c’est e.m.mer.d.er les juifs et mener l’europe par le bout du nez .