- Tout le monde sait ce qu’est la « démocratie »
La « démocratie » c’est le pouvoir de la majorité, élu, au suffrage universel ». Tout ce qui répond à cette définition est une « démocratie ». Tout ce qui ne répond pas à cette définition (aristocratie, oligarchie, dictature) n’est pas une « démocratie ». L’énoncé de cette définition constitue ce qui est nécessaire et suffisant, pour définir une « démocratie ». Tout rajout ou commentaire ne fait qu’altérer ou fausser une notion simple qui porte dans son nom même, tout ce qui permet d’en connaître sa signification : le pouvoir (cratie) du peuple (démos) : « démocratie ». Il existe en Israël des centres de recherches, des études, des colloques, des spécialistes, des chercheurs, des experts qui prétendent mieux définir ce qu’est la « démocratie » et qui tissent une toile complexe autour de ce sujet. Toute cette propagande qui permet de nourrir beaucoup de gens savants, mais qui n’apporte rien aux gens simples, est une imposture, pour une raison évidente : la « démocratie » est l’affaire du peuple, des plus humbles aux plus savants, il faut donc pouvoir définir ce concept de façon accessible à tous. C’est pourquoi, la définition de la « démocratie » n’est rien de plus que le mot qui la nomme, « démocratie », et l’idée qui la porte, « le pouvoir de la majorité, élu, au suffrage universel ». Le jargon incompréhensible des journalistes spécialisés, des juristes et des universitaires ne sert pas à clarifier une notion aussi évidente que la « démocratie », il sert, au contraire, à camoufler des théories anti-démocratiques, dans l’intérêt des aristocrates, des oligarques et des dictateurs.
- La « démocratie » ne peut pas devenir une « dictature »
Contrairement au slogan inepte qui fait croire à des milliers de citoyens, depuis plus de deux ans, qu’il faut défendre la « démocratie » contre la « dictature » et que tous les moyens sont bons pour ce combat, la « démocratie », en plus de deux siècles d’existence, n’est jamais devenue une « dictature » et ne pourra jamais devenir une « dictature ». En effet, puisque la démocratie est « le pouvoir de la majorité, élu, au suffrage universel », la seule chose qui pourrait en faire une « non-démocratie » serait d’enfreindre le « suffrage universel », c’est-à-dire de nuire à la possibilité donnée à tous les citoyens de voter librement. C’est, par exemple, ce qu’ont fait les communistes, en terrorisant la population, dans toutes leurs « républiques démocratiques » du Bloc de l’Est, de même qu’Hitler, lorsqu’il a muselé le vote communiste aux élections de Mars 1933. Concernant la « démocratie » elle-même, rien ne peut en faire une « non-démocratie » dès lors que le peuple s’est exprimé librement par la voix des urnes.
- « L’indépendance » des trois pouvoirs démocratiques est impérative
Par contre, afin que le « pouvoir de la majorité » ne devienne pas une « tyrannie de la majorité », il convient de respecter la règle fondamentale qui a été établie dès l’instauration des premières démocraties en Amérique et en France : « l’indépendance » des trois pouvoirs démocratiques. Toute démocratie fonctionne donc grâce à trois pouvoirs « indépendants » : le pouvoir législatif qui fait les lois, le pouvoir exécutif qui applique les lois, le pouvoir judiciaire qui sanctionne la non-application des lois (et la non-conformité constitutionnelle des lois lorsque le pays est doté d’une constitution). Il est normal que celui qui applique les lois, ne les fasse pas sur mesure et ne sanctionne pas à sa volonté. S’il n’y a pas « indépendance » des pouvoirs démocratiques, cela peut conduire à des « abus de pouvoir » mais cela ne remet pas en question la « démocratie ».
- Il n’y a pas « d’équilibre » entre les trois pouvoirs démocratiques
Lorsque l’on parle « d’indépendance » des pouvoirs démocratiques, on ne parle pas d’autre chose qu’une « indépendance » de chacun vis-à-vis des deux autres. Il ne s’agit nullement d’un « équilibre » des pouvoirs et encore moins d’un « contrôle » des pouvoirs, pour la bonne raison que les trois pouvoirs sont déséquilibrés par nature et contrôlés par nature. Ainsi, le pouvoir législatif est celui qui a le plus de légitimité démocratique puisqu’il est élu par l’ensemble des citoyens majeurs du pays. En Israël, il y a plus de 7 millions de votants et plus de 4 millions qui ont utilisé ce droit pour élire les députés. Si l’on compare les pouvoirs démocratiques à des ampoules, le pouvoir législatif est une ampoule de 4 millions de volts. Le gouvernement étant constitué par une coalition majoritaire des députés, on pourra dire, en prolongeant la métaphore que le pouvoir exécutif est une ampoule de 2 millions de volts puisque plus de 2 millions de votants ont porté ce gouvernement au pouvoir. Le pouvoir judiciaire, quant à lui, n’a pas la même légitimité démocratique que les deux premiers puisqu’il n’est pas le résultat du suffrage universel. Les juges sont choisis par une commission de 9 membres, ce qui fait du pouvoir judicaire une ampoule de 9 volts tout au plus.
- C’est le « suffrage universel » qui contrôle les pouvoirs démocratiques
On pourrait s’étonner du déséquilibre entre les trois pouvoirs, mais cela correspond à des responsabilités différentes. Le pouvoir législatif a pour fonction d’établir les lois du collectif ce qui conditionne la vie de tous les citoyens. Son rôle est donc primordial et sa légitimité démocratique complète. C’est le pouvoir le plus fort des trois, et c’est aussi le plus contrôlé puisque les électeurs le surveillent et le sanctionnent. A chaque élection, tout le parlement peut changer selon la volonté du peuple. Le pouvoir exécutif qui a la charge d’appliquer les lois à travers une politique n’est pas entièrement élu puisque le gouvernement s’appuie sur des ministères où travaillent des fonctionnaires. Ce pouvoir est aussi très fort puisqu’il est responsable des grandes décisions pour le pays et du bon fonctionnement de la société. Comme le législatif, le gouvernement est sous le contrôle des électeurs, mais également, entre chaque élection, sous le contrôle du parlement. Enfin, le pouvoir judiciaire, en principe, n’a pas pour fonction d’initier des lois ou d’initier une politique mais uniquement de veiller à leur respect. C’est un rôle mineur, bien que nécessaire, et il est bon que ce pouvoir ne s’arroge pas une importance trop grande, car, contrairement aux deux pouvoirs élus, sa légitimité démocratique est inexistante, et le peuple ne peut exercer aucun contrôle sur lui. Quand une « démocratie » fonctionne bien, les trois pouvoirs sont « indépendants » et la puissance de chaque pouvoir est proportionnelle au contrôle du peuple sur ce pouvoir.
- Israël connaît un bouleversement quantitatif du « suffrage universel »
Dans tous les pays démocratiques, et depuis plus de deux cents ans, le fondement du régime qui est le « suffrage universel » présente une certaine stabilité. D’une certaine façon, on peut dire que d’une élection à l’autre, il n’y a pas de bouleversement spectaculaire dans la composition de la population au point de dire, tout à coup, ce n’est plus le même peuple qui vote. Le faible taux de natalité, la masse critique forte de la population et les mouvements migratoires relativement modérés, concourent à la stabilité relative de l’électorat et le « suffrage universel » ne subit pas de transformation radicale d’une élection sur l’autre. Le cas d’Israël est tout-à-fait à l’opposé. Le pays n’existe que depuis 75 ans contrairement aux autres Etats démocratiques, la masse critique faible de la population n’absorbe pas les évolutions, la natalité du pays est l’une des plus fortes du monde et le taux d’immigration est plus qu’exponentiel. Sans compter que tout Juif immigrant, posant le pied sur la terre d’Israël, reçoit immédiatement, dès sa descente d’avion, la pleine citoyenneté et le droit de vote. Tout cela fait de la population, donc des votants, donc du « suffrage universel », une donnée à prendre en compte. En 75 ans, de 1948 à 2023, le pays est passé de 1 million à 10 millions d’habitants. A titre de comparaison, la France est passée, dans le même temps de 42 millions à 70 millions d’habitants. Si elle avait connu le taux de croissance exponentiel d’Israël, la France aurait eu 420 millions d’habitants en 2023, autant que toute la population de tous les pays d’Europe réunis. Ce trait particulier de l’Etat d’Israël, s’explique par le « retour à Sion » du peuple juif exilé pendant 2000 ans au sein des Nations. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les pères fondateurs de l’Etat d’Israël n’ont pas voulu établir de Constitution tant que la totalité du peuple n’était pas revenue sur sa terre.
- Israël connait un bouleversement qualitatif du « suffrage universel »
Or, en Israël, le changement quantitatif s’est accompagné d’un changement qualitatif ; la majorité de la population est passée de non-religieuse de Gauche à religieuse de Droite. Et le mouvement ne fait que s’accentuer. Cette donnée sociologique associée au principe démocratique explique que la classe dirigeante non-religieuse de Gauche, qui a longtemps détenu le pouvoir, va disparaitre, au profit d’une classe dirigeante religieuse de Droite. Seule une action anti-démocratique pourrait inverser le cours de l’Histoire. C’est pourquoi, la Gauche non religieuse accepterait volontiers la surpuissance du judiciaire qui viendrait neutraliser le législatif et l’exécutif, car cela permettrait de confisquer pour un temps, le pouvoir de la majorité. Cette hypothèse s’est d’ailleurs vérifiée puisque c’est effectivement ce qui s’est passé en 1992 avec ce que le juge Aaron Barack a appelé sa « révolution institutionnelle ».
- La « révolution du pouvoir judiciaire » n’est pas spécifique à Israël
La volonté de museler la voix majoritaire du peuple n’est pas réservée à Israël. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le rejet du Nationalisme et la globalisation du monde grâce à la révolution technologique de la communication interplanétaire via les satellites envoyés dans l’espace, la « démocratie » est devenue une gêne pour les élites dominantes. Les peuples et leur « suffrage universel » sont devenus un obstacle pour un monde global de consommateurs indifférenciés, et les populations ont accepté de troquer leur « souveraineté nationale » pour une « société de consommation » qui semblait répondre à tous leurs besoins. C’est pourquoi, il s’est mis en place un système « aristocratique » qui n’était plus fondé sur la naissance mais sur la « Bien-pensance ». Le « vrai » et le « faux » ont été remplacés par le « Bien » et le « Mal ». La « démocratie » qui est « le pouvoir de la majorité, élu, au suffrage universel » a été affublée du terme infamant de « démocratie illibérale », doublement négative puisque, soi-disant, « tyrannique » et « liberticide ». Inversement, le pouvoir « aristocratique », au nom du « Bien » et des « minorités souffrantes » fit du pouvoir judiciaire l’instrument d’une domination « anti-démocratique » pompeusement nommée « démocratie libérale ». Désormais, lorsque les « gens cultivés » emploie le mot « démocratie », cela ne veut plus dire « le pouvoir de la majorité », cela veut dire « la protection des minorités au nom du Bien ».
- En 1992, une « révolution du pouvoir judiciaire » a eu lieu, en Israël
En 1992 le juge Aaron Barack a initié ce qu’il a lui-même appelé une « révolution institutionnelle ». En introduisant dans une loi – « la loi sur la dignité et la liberté de l’Humain », un principe moral sans aucune assise juridique et sans aucun fondement logique, et en appliquant une règle étonnamment anti-démocratique surnommée « la loi sur la raisonnabilité », il a offert aux juges le pouvoir de donner leur avis sur toute loi du législatif et sur toute action de l’exécutif. En d’autres termes, le pouvoir juridique a rompu « l’indépendance » des pouvoirs démocratiques, en rendant les deux plus puissants éléments du triptyque, le législatif et l’exécutif, entièrement dépendants de lui. Désormais, l’ampoule de 4 millions de volts, et l’ampoule de 2 millions de volts sont dépendantes d’une ampoule de 9 volts qui dispose d’un pouvoir démesuré sans aucun contrôle du peuple. Cette situation de dépendance n’aurait pas dû être tolérée, et le législatif et l’exécutif auraient dû dénoncer cet « abus de pouvoir » du judiciaire, mais cette anomalie, dans le contexte d’Israël, est devenue une aubaine, pour freiner les bouleversements quantitatifs et qualitatifs du « suffrage universel ».
- La loi de 1992 est anti-démocratique
Dans la nuit du 17 au 18 Mars 1992 il y avait 54 parlementaires présents à la Knesset pour voter un certain nombre de lois. Parmi elle, une loi fondamentale qu’il serait difficile d’abroger et qui, étonnement, ne nécessitait pas une majorité de 61 députés. C’est ainsi qu’elle fut adoptée avec 32 voix « pour », 21 voix « contre » et 1 abstention. Cette loi, plus morale que juridique, « la loi pour la dignité et la liberté de l’Humain », sert de fondement à la « révolution institutionnelle » anti-démocratique du juge Aaron Barack puisqu’elle rend le législatif et l’exécutif « dépendants » du judiciaire, et qu’elle donne aux juges, par le principe de « raisonnabilité » le pouvoir de décider ce qui est conforme à « la dignité et la liberté de l’Humain ». Contrairement aux apparences, cette expression n’est pas une déclaration d’intention, une rhétorique pompeuse dénuée de réalité, c’est une loi concrète qui permet de trancher le sort de tout ce qui pourrait être déclaré par un juge « indigne » ou « liberticide » pour un Humain. Désormais, les juges et les conseillers juridiques du gouvernement possèdent un pouvoir exorbitant face aux parlementaires et au gouvernement, sans que le « suffrage universel » ne contrôle ce pouvoir. Le peuple et leurs élus sont entre les mains d’une aristocratie de juges choisis par une assemblée de 9 membres. Dans la « démocratie anti-démocratique » du juge Aaron Barack, une ampoule de 4 millions de volts (le législatif) et une ampoule de 2 millions de volts (l’exécutif) vivent dans l’ombre d’une ampoule de 9 volts (le judiciaire).
- La loi de 1992 a inventé le slogan d’un Etat « juif et démocratique »
En introduction de la loi de 1992 qui sert de base à la révolution anti-démocratique du juge Aaron Barack se trouve une nouvelle définition de l’Etat d’Israël : un Etat « juif et démocratique ». Jamais une telle définition n’a figuré dans la Déclaration d’Indépendance de 1948, et jamais cette expression n’a été utilisée dans le discours public avant la « révolution institutionnelle » de 1992. Depuis, non-seulement personne ne remet en question ce dictat, mais personne ne sait que ce slogan a été inventé pour camoufler la loi même qui instituait la fin de « l’indépendance » des pouvoirs démocratiques. En d’autres termes, lorsque l’on dit qu’Israël est un Etat « juif et démocratique » on fait référence à une « démocratie », « anti-démocratique », dans laquelle les juges ont tous les pouvoirs et aucun contrôle du « suffrage universel ». Cet « abus de langage » qui camoufle un « abus de pouvoir », acquiert une spécificité particulière en lui accolant l’adjectif « juif », ajoutant un second malentendu, plus ancien, sur la nature « juive » de l’Etat. En 1948, la Déclaration d’Indépendance définissait Israël comme un « Etat juif » destiné aux Juifs et aux non-Juifs. Or, aucun Etat ne peut se prétendre un « Etat juif » s’il n’est pas, avant tout, un « Etat des Juifs ». Ce que la Déclaration d’Indépendance dit c’est qu’Israël est un « Etat d’origine juive », l’Etat de l’origine du peuple juif. Ainsi, lorsque le slogan d’un « Etat juif et démocratique » est martelé, c’est d’un « Etat anti-démocratique d’origine juive » qu’il s’agit.
- En Décembre 2022, une « révolte du pouvoir législatif » a eu lieu, en Israël
En Décembre 2022, lorsque le gouvernement de Benjamin Natanyahou est élu sur un programme qui annonce clairement une complète réforme judiciaire pour rétablir « l’indépendance » des pouvoirs démocratiques et pour annuler la « révolution institutionnelle » du juge Aaron Barack, une « révolte civile », soutenue et amplifiée par les médias, va mettre le pays au bord de l’anarchie et préparer le terrain aux événements du 7 Octobre 2023. Mais cette révolte civile, contrairement aux allégations de la presse, n’est absolument pas un mouvement populaire et spontané. Pour venir au secours du « pouvoir judiciaire » et préserver son action anti-démocratique contre la majorité démocratique du pays, les députés de l’opposition choisissent de déserter le parlement pour porter la « révolte » dans la rue. Dans un premier temps, et contrairement aux usages démocratiques, l’opposition refuse de présider la moindre commission du parlement, le lieu où s’élaborent les lois. Se faisant, les députés de l’opposition s’excluent d’eux-mêmes du travail législatif pour lequel ils ont été élus. Puis, ils descendent dans la rue et incitent ouvertement à la « révolte civile », au nom de la liberté d’expression. Chaque semaine, selon un agenda très précis, les dirigeants économiques, syndicalistes, scientifiques, universitaires, réservistes, financiers, vont rejoindre ce qu’ils appellent « la protestation ». Un mouvement qui appelle au boycott, à la désertion, à la guerre civile, qui annonce que le sang va couler dans les rues, qui dénonce une prétendue dictature, qui réclame la chute du gouvernement. Les mêmes députés qui ont perdu les élections, qui ont déserté les commissions du parlement, qui ont appelé à la « révolte civile », se réclament les défenseurs de la « démocratie » dès lors qu’un gouvernement démocratiquement élu, représentant la majorité du peuple, veut rétablir l’indépendance des pouvoirs que la « révolution anti-démocratique » du juge Aaron Barack a brisée afin de museler la majorité du peuple. Pourquoi les leaders de la Gauche non-religieuse qui n’auront plus jamais le pouvoir dans une « démocratie » où la croissance démographique exponentielle fabrique un « suffrage universel » de plus en plus orienté vers la Droite religieuse, voudraient-ils se battre pour une « démocratie » qui les conduit à leur perte ? La « révolte » du législatif à travers les députés de l’opposition est, au contraire, un aveu qu’ils veulent préserver les lois anti-démocratiques du juge Aaron Barack qui sont leur seule garantie de survie.
- En 2023, une « rébellion au sein du pouvoir exécutif » a eu lieu, en Israël
La « révolte civile » qui se fait appeler, « la protestation », a conduit à un affaiblissement intérieur du pays pendant toute l’année 2023. Après avoir enrôlé les « élites » de la société civile pour détruire le gouvernement, les hauts fonctionnaires directement sous les ordres du pouvoir exécutif, ont mené une « rébellion » de moins en moins larvée, contre l’autorité de leurs ministres de tutelle. C’est le chef de la police, puis le chef de l’armée, puis le chef de la sécurité intérieure qui se rebellent. Ils déclarent même haut et fort que s’il y a contradiction entre les ordres du gouvernement et les recommandations de la conseillère juridique du gouvernement, c’est au judiciaire qu’ils obéiront alors qu’ils dépendent uniquement de l’exécutif. Et lorsque le gouvernement veut limoger ces fonctionnaires en « rébellion » contre l’exécutif, lorsque le chef de la police, le chef de l’armée, et le chef de la sécurité intérieure sont renvoyés, c’est encore « la protestation » qui descend dans la rue pour s’opposer à leur renvoi. Mais de quel droit, ce soi-disant peuple, peut s’opposer au renvoi d’un haut fonctionnaire non élu au « suffrage universel » ? Pourquoi la majorité du peuple qui a élu la majorité parlementaire et le gouvernement voudraient les faire tomber pour défendre un haut fonctionnaire ?
- La « rébellion au sein de l’exécutif » a provoqué la « faillite » du 7 Octobre
La « rébellion » des chefs de la police, de l’armée et de la sécurité intérieure contre leurs ministres de tutelle n’est-elle pas une faute suffisante ? La complaisance du chef de la police, de l’armée et de la sécurité intérieure envers la « révolte civile » qui a mis en danger l’ordre public, l’intégrité de l’armée et la sécurité directe des dirigeants du pays n’est-elle pas une faute suffisante ? L’aveuglement du chef de la police, de l’armée et de la sécurité intérieure face aux manœuvres de plus en plus visibles du Hamas à Gaza n’est-il pas une faute suffisante ? Les échanges téléphoniques et réunions secrètes dans le dos du gouvernement, des chefs de la police, de l’armée et de la sécurité intérieure lors de la nuit du 6 Octobre 2023 ne sont-ils pas une faute suffisante ? Les décisions et absences de décisions plus que douteuses du chef de la police, de l’armée et de la sécurité intérieure, le matin du 7 Octobre 2023, ne sont-elles pas des fautes suffisantes ? L’opposition à peine voilée des décisions du cabinet de guerre du gouvernement de la part du chef de la police, de l’armée et de la sécurité intérieure, depuis le 8 Octobre 2023, n’est-elle pas une faute suffisante ? Il est clair que les chefs de la police, de l’armée et de la sécurité intérieure ont mené une « rébellion » contre le pouvoir exécutif, et leur responsabilité dans la « faillite » du 7 Octobre appelle une commission d’enquête, non pas sur le résultat, la « faillite du 7 Octobre », mais sur la cause, la « rébellion des chefs de la police, de l’armée et de la sécurité intérieure », pendant toute l’année 2023, dans la nuit du 6 Octobre 2023, le matin du 7 Octobre 2023, et depuis le 8 Octobre 2023, jusqu’à leur limogeage par le gouvernement.
- La « majorité silencieuse » sera présente au rendez-vous de la « démocratie »
La « révolution » du pouvoir judiciaire depuis Mars 1992 a muselé le « suffrage universel » et brisé « l’indépendance » des pouvoirs indispensable à la « démocratie ». La « révolte » des députés de l’opposition du pouvoir législatif depuis Décembre 2022, pour protéger la « révolution institutionnelle » anti-démocratique du juge Aaron Barack d’une réforme judiciaire, a conduit à l’affaiblissement des structures de l’Etat et mis le pays en danger. La « rébellion » des chefs de la sécurité au sein du pouvoir exécutif au cours de l’année 2023, a provoqué la « faillite » du 7 Octobre. En résumé, la « révolution du judiciaire » a entraîné la « révolte du législatif », et la « révolte du législatif » a entraîné la « rébellion de l’exécutif ». Le tout avec le soutien permanent des médias qui se sont autoproclamés « contre-pouvoir » et qui déversent depuis trente ans leur propagande, leur médisance et leurs mensonges. Tout ce beau monde parle au nom du peuple et conduit le peuple à sa perte. Et pendant ce temps, que fait la « majorité silencieuse » ? Celle qui a élu, dans le respect de la loi, un parlement et un gouvernement légitimes ? Celle qui ne descend pas dans la rue ? Celle qui n’appelle pas à la révolte ? Celle qui n’a plus confiance dans la propagande des médias ? Celle qui n’est plus dupe de la « révolution anti-démocratique » des juges ? Celle qui déplore la « révolte irresponsable » des députés de l’opposition ? Celle qui réclame justice après la « rébellion criminelle » des chefs de la sécurité du pays ? La « majorité silencieuse » continue de se taire. Mais elle sera là, au seul rendez-vous réel d’une véritable « démocratie », pour élire, en temps voulu, le prochain gouvernement d’Israël.
Dr. Isaac Attia, Historien, sémiologue