L’homme coupable de médisance est puni de lèpre. La Thora ordonne qu’il demeure isolé[1], ce que Rachi commente comme suit :
Il demeurera isolé. Les autres personnes impures ne doivent pas résider avec lui. Nos maîtres ont enseigné : Pourquoi le tzarou‘a est-il mis à part des autres personnes en situation d’impureté de sorte qu’il lui faille demeurer dans l’isolement ? C’est parce qu’il a écarté par la médisance l’époux de son épouse, et l’homme de son prochain. Aussi devra-t-il être écarté lui aussi.[2]
Pour les sages d’Israël, la médisance est une des fautes les plus graves. De toutes les impuretés qui frappent l’homme, la seule qui condamne l’homme impur à l’isolement est précisément celle du médisant dont la lèpre dévoile la faute.
En effet, l’une des tâches essentielles de l’homme sur terre est de réaliser l’unité du monde émietté par les discordes et les intérêts divergents. Or, la médisance provoque ou aggrave davantage encore les divisions. Elle porte ainsi atteinte à l’unité de Dieu. En médisant, l’homme se met à part et des hommes et de Dieu et telle sera donc sa sanction.
Il faut savoir, d’ailleurs, que l’interdit de médisance ne concerne pas seulement les paroles prononcées contre un individu, mais aussi celles qui visent chacune des composantes qui forment notre peuple.
Le bien peut parfois être caché et nous devons avoir un œil à la fois attentif et bienveillant pour le découvrir au-delà des apparences.
[1] Lévitique xiii, 46.
[2] ‘Arakhin 16b.
Extrait de l’ouvrage ”A la Table de Shabbat” du Rav Shaoul David Botschko