La députée russophone Ksenia Svetlova (Camp Sioniste) est très douée. Elle est capable de transformer une analyse élogieuse sur Binyamin Netanyahou en marque de mépris de la part de celui qui l’a faite. Invitée sur le plateau d’Aroutz 2, la députée travailliste commentait la dernière rencontre à Stochi entre le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre Binyamin Netanyahou. Il faut rappeler que c’est la sixième fois en deux ans que les deux dirigeants se rencontrent, sans parler des conversations téléphoniques qu’ils tiennent régulièrement.
Ce régime de faveur accordé au Premier ministre israélien a été relevé lors d’une émission sur un grande chaîne russe par Ivgeni Satanovsky, ami de Vladimir Poutine, membre du Congrès juif russe et président de l’Institut de recherches sur le Proche-Orient en Russie. Un extrait de son intervention a été diffusé à la demande de la députée.
Voici ce qu’il dit: “Personne n’a remarqué que le Premier ministre israélien peut rencontrer le président russe dès qu’il en ressent le besoin. Cela veut dire qu’il lève le téléphone et obtient un rendez-vous avec le président. Aucun autre dirigeant n’a droit à ce traitement de faveur. Que ce soit à Nova Krova ou Stochi, quel que soit l’endroit, on s’y rend. Aujourd’hui, personne n’a droit à cela, même pas le président américain ou les dirigeants européens, personne”.
La présentatrice Doria Lempel demande alors à Ksenia Svetlova quel est le sens de ces propos: est-ce que Vladimir Poutine est prêt à se rendre n’importe où à la demande de Binyamin Netanyahou ou est-ce l’inverse? La réponse de la députée est surprenante, en dépit de la clarté des propos d’Ivgeni Satanovsky: “L’esprit qui ressort de ces propos est que Binyamin Netanyahou est prêt à accourir immédiatement et n’importe où dès qu’on l’appelle au téléphone et qu’on lui demande de venir”!
Doria Lempel, quelque peu étonnée, lui dit qu’elle a compris l’inverse. Que nenni, persiste la députée: “La traduction mot à mot des propos d’Ivgeni Satanovsky se résume ainsi: ‘nous, Russes nous convoquons, et Netanyahou arrive'”.
Quelle mauvaise foi lorsque l’on sait que c’est Binyamin Netanyahou qui a sollicité cette entrevue avec Vladimir Poutine à Stochi.
Mais que pèsent les faits et les mots face à l’idéologie et à la volonté de systématiquement “descendre” le Premier ministre israélien?
Vidéo:
Photo Miriam Alster / Flash 90