Il est écrit dans le Traité Taanit : Rabban Shimon ben Gamliel dit qu’il n’y avait pas de meilleurs jours pour Israël que le 15 av (« tou béav ») et le jour de Kippour. La Guemara s’interroge sur l’importance du 15 av. Ainsi rapporte la Michna dans le traité de Taanit : « Les jeunes filles de Jérusalem couraient dans les sables et les vignes et interpellaient les garçons en ces termes : « Jeune homme ! Lève tes yeux et vois ce que tu te choisis. Ne laisse pas tes yeux t’attirer vers la beauté, mais regarde la famille. Mensonge que la grâce ! Vanité que la beauté ! La femme qui craint l’Éternel est seule digne de louanges. Rendez-lui hommage pour le fruit de ses mains, et qu’aux Portes ses œuvres disent son éloge ».
Rav Yehouda rapporte au nom de Shmouel que c’est le jour où l’on a permis de se marier entre les différentes tribus. L’Éternel ayant annoncé que les filles qui héritent doivent se marier avec des hommes de leur tribu. Nos Sages ont compris que ce décret n’était valable que pour cette génération spécifique. C’est pourquoi, ce jour où furent autorisés les mariages entre les tribus fut consacré comme jour de fête. On comprend de là qu’il faut éviter le plus possible les dissensions entre différentes communautés. On n’empêchera surtout pas les mariages entre communautés différentes ; puisque le jour où la séparation entre les tribus a été aboli est devenu jour de fête. Le Rav Eliahou (z’atsal) avait l’habitude d’enseigner la semaine du 15 av les lois concernant les mariages entre différentes communautés.
Selon Rabbi Yossef Karo, tous les habitants en Israël auraient dû adopter la même coutume. Cependant, en pratique, on agit selon Rabba qui affirme dans la Guémara que l’interdiction de fractionner le peuple en communautés n’est valable que lorsqu’il n’y a qu’un seul tribunal rabbinique. En fait, de nombreuses communautés en Israël ont continué leurs coutumes sans adopter celles de l’endroit. À l’époque de Rabbi Yossef Karo il y avait des communautés séfarades et des communautés ashkénazes à Safed. Le Hari (z’al) priait dans la synagogue des séfarades et dans celles des ashkénazes, bien qu’il fût d’origine ashkénaze.
Cependant, il faut être « un peuple unifié en Israël ». Mon père et maître, le Rav Eliahou (z’atsal) avait l’habitude de rapporter l’histoire du Gaon de Vilna, qui avait décidé de monter en Israël et avait déjà quitté sa famille et ses élèves. Il arriva jusqu’à Constantinople, en Turquie et retourna finalement à Vilna. Le Rav Arié Lévin (z’atsal) qui possédait de nombreux manuscrits du Gaon de Vilna, expliquait qu’il voulait agir en Israël comme le Beit Yossef, dans la mesure du possible. Aussi, il envoya des élèves en Israël et leur indiqua de ne pas mettre les téfilin les jours de hol amoed, comme l’avait fixé le Beit Yossef. Les élèves du Gaon de Vilna firent tout leur possible pour appliquer les instructions de leur Rav, afin qu’il n’y ait pas « deux tribunaux rabbiniques dans la même ville ».
Qu’ainsi soit sa volonté que se réalise la promesse divine prononcée par le prophète Yéhzekiel : « Ainsi parle le Seigneur D… : Voici, Je vais prendre les enfants d’Israël d’entre les nations où ils sont allés, Je les rassemblerai de toutes parts et Je les conduirai sur leur territoire. Je les constituerai en nation unie dans le pays, sur les montagnes d’Israël. Un seul roi sera le roi d’eux tous ; ils ne formeront plus une nation double et ils ne seront plus jamais fractionnés en deux royaumes ». Amen.
Rav Shmouel Eliahou
Traduction et adaptation : Moshé Luksenberg