Le Conseil de sécurité s’est réuni pour la neuvième fois de suite sur la question des tirs d’essais balistiques de la Corée du Nord. Redoublant de provocation envers Washington et la communauté internationale, Pyong Yang a lancé un missile balistique de longue portée, capable selon les experts d’atteindre n’importe que point sur le territoire américain.
Mais comme les fois précédentes, les murs du Conseil de sécurité ont entendu des condamnations fermes mais aucune décision effective n’a été prise par manque d’accord entre les pays membres et par impuissance face à la capacité nucléaire du régime totalitaire de Kim Jong-un. La grossière erreur redoublée d’une naïveté impardonnable commises à l’époque par l’Administration Clinton ont permis l’émergence d’une puissance nucléaire dirigée par un dictateur capricieux, cruel et imprévisible face auquel la communauté internationale est limitée et ne sait pas comment manoeuvrer.
Lors de son intervention musclée, l’ambassadrice américaine Nikki Haley a exhorté la Chine à agir avec plus de fermeté contre son protégé nord-coréen notamment en coupant ses livraisons de brut, mais Pékin reste sourd aux appels américains. Le gouvernement chinois condamne les essais mais cela en reste là. Le ministre chinois des Affaires étrangères Geng Shuang a fait savoir: “Nous exprimons notre vive inquiétude et notre opposition. Nous exhortons fermement la Corée du Nord à respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et à stopper toute action entraînant une hausse des tensions dans la péninsule coréenne. Nous espérons que toutes les parties concernées puissent agir avec prudence et travailler de concert pour la paix et la stabilité”.
Nikki Haley a également menacé la Corée du Nord d’un blocus maritime, mais ce scénario entraînerait une crise avec la Chine. Enfin, elle a demandé aux pays membres de l’ONU de couper leurs relations diplomatiques et commerciales avec Pyong Yang jusqu’à ce que le régime renonce à son programme nucléaire.
Elle a adressé un message particulièrement vif à l’intention des dirigeants nord-coréens: “Le dictateur nord-coréen a fait un choix, hier, qui rapproche un peu plus le monde de la guerre au lieu de nous en éloigner. Nous n’avons jamais cherché la guerre avec la Corée du Nord, et aujourd’hui encore nous ne la cherchons pas. Si la guerre arrive, ce sera à cause de ces actes d’agression continus dont nous avons encore été témoins hier. Et si la guerre vient, ne vous y trompez pas, le régime nord-coréen sera complètement détruit. Les nations du monde ont le pouvoir d’isoler, de diminuer et, si Dieu le veut, d’inverser le cours dangereux du régime nord-coréen. Nous devons tous faire notre part pour que cela se produise”.
Le France quant à elle, comme pour la question iranienne, reste droit dans sa volonté de “dialogue” avec Pyong Yang. L’ambassadeur de France à l’ONU Jean-Marin Collin a déclaré: “La négociation est la seule solution. Il faut arriver à discuter avec les Nord-Coréens, il faut arriver à leur proposer un certain nombre de solutions; il faut bien évidemment continuer les mesures de sanctions, être attentif, il faut poser des questions à la Chine sur les raisons qui font qu’elle continue de ne pas appliquer de manière pleine et entière un certain nombre de sanctions. Voilà aujourd’hui les réelles questions…”
A Téhéran, on doit bien rigoler dans les cercles du pouvoir…
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