Pascal Yom Tov Abrahami, z”l, a été tué il y a sept ans, le 17 Av 5771, 18 août 2011, alors qu’il servait dans le commando antiterroriste Yamam. Pascal n’était vraiment pas un combattant ordinaire, comme le soulignait Shimon Peres : « Pascal Abrahami était déjà une légende de son vivant et non pas seulement après sa mort. Il a consacré toute sa vie à la défense d’Israël ». Il était aussi le plus ancien des combattants d’Israël puisqu’à sa mort il était âgé de 49 ans. Marié et père de trois enfants, Pascal se donnait corps et âme pour sa mission de défense de son peuple et de sa terre. Il a reçu deux des plus prestigieuses décorations militaires. Depuis ses parents ont perpétué sa mémoire de plusieurs façons: une association a été créée, un livre a été écrit sur son parcours, un film est diffusé dans les établissements scolaires et cet été une course à sa mémoire a été organisée.
Un lieu à son image
A tous ces hommages s’est ajoutée depuis la semaine dernière une synagogue au nom de Pascal: Tiferet Pascal dans le quartier de Neve Gan à Petah Tikva. La communauté existait déjà auparavant mais devait se contenter d’un lieu vétuste. Grâce aux dons qu’elle a récoltés et à la campagne lancée par la famille et les amis de Pascal, elle a pu réunir la somme nécessaire pour en faire une synagogue digne de ce nom.
Nicole et Eliahou, les parents de Pascal z”l, nous font part de leurs impressions lorsqu’ils sont entrés dans la synagogue pour l’inauguration: ”Nous n’avions jamais vu une synagogue comme celle-là. Elle est belle et simple, à l’image de Pascal. L’argent que nous avons recueilli a servi à financer le mobilier et celui-ci a été choisi avec goût. Les tables sont stylisées, les fauteuils très beaux, la teba, la paroh’et, tout est magnifique et modeste à la fois. Même la partie pour les femmes a été pensée avec intelligence et esthétique. En fait quand nous sommes entrés, nous nous sommes dits: ”ça c’est Pascal””.
Des députés, personnalités, Rabbanim dont le Rav Yehouda Ben-Ichay, le commandant de Mishmar Hagvoul – l’unité où servait Pascal, étaient présents. L’événement était solennel et émouvant.
“J’ai senti la présence de Pascal”
Il y a quelques semaines, pendant l’été, les parents de Pascal ont organisé une course à sa mémoire avec l’aide d’une société professionnelle. ”On nous avait dit que pour une première édition, si 300 personnes participaient ce serait bien”. La société s’est retrouvée débordée le jour même, ce sont 900 personnes qui sont venues. ”Des combattants, des familles, le rendez-vous était beau. J’y ai senti la présence de Pascal”, se confie Nicole, avant de poursuivre, ”Mais pour l’inauguration de la synagogue, ce sentiment était encore plus fort”.
La mère de Pascal se souvient, avec émotion, de son fils pour qui l’entraînement physique était fondamental, moments qu’il aimait d’ailleurs partager avec ses enfants. Mais par-dessus tout, nous dit-elle, Pascal était un homme de foi. ”Sa emouna était sans faille. On a beaucoup parlé de son courage et de sa modestie, mais sa foi était profonde. Il montrait toujours le ciel du doigt. Quand on lui disait qu’il était temps qu’il quitte le Yamam, il répondait: ”Je veux vivre le plus longtemps, mais il se pourrait très bien que j’aie un accident de voiture. S’il doit m’arriver quelque chose, au moins ce sera pour servir notre pays”. Nous le pensions invincible…”.
La consolation
”Cette synagogue c’est comme un couronnement”, nous décrit Nicole, la voix chargée de larmes, ”Pascal avait la foi, il voulait sans cesse se perfectionner, ne parlait jamais en mal. L’inauguration de la synagogue Tiferet Pascal était un grand moment d’émotion. Il nous a apporté beaucoup de consolation. Nous commençons l’année avec un peu moins de poids sur le cœur”.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay